A Paris, il n’est plus possible, jusqu’au 15 avril au moins, de
pratiquer entre 10h et 19h l’activité physique individuelle autorisée par le gouvernement à Paris. Les départements du Val-de-Marne et de la Seine-et-Marne ont également suivi le pas.
Interdiction de courir en extérieur entre 10h et 19h
« C’est vrai qu’on a vu beaucoup trop de monde dans les rues », regrettait mardi sur franceinfo la maire de Paris Anne Hidalgo, qui entend restreindre la pratique sportive à « des horaires où l’on trouvera moins de monde dans la rue, parce qu’en journée vous avez des gens qui vont faire leurs courses » ainsi que « des personnes qui vont travailler ».
Alors que la pandémie de coronavirus ne montre pas de signe d’affaiblissement, les soignants s’étaient dits alarmés à la vue de Parisiens courant ou se promenant en trop grand nombre dans les rues de Paris en week-end. De son côté, le ministre de l’intérieur Christophe Castaner avait demandé aux préfets de durcir les règles de confinement s’ils l’estimaient nécessaire.
« Il y a des endroits où il y a des files continues de gens qui courent, ce qui est très bien pour la santé mais un peu moins pour le confinement. Et ce qui présente quand même un certain nombre de risques », avait déploré Anne Hidalgo.
Le fait d’« accepter ce confinement, parce qu’il en va de notre santé » et parce qu’on « est quand même loin de sortir de cette crise », est aussi une façon d’être « actif » aux côtés des soignants, a rappelé Anne Hidalgo.
Les coureurs parisiens courent plus tôt le matin
Les coureurs parisiens semblent avoir pris le plis et se sont adaptés aux nouvelles mesures. Par exemple, Ludovic, un amateur de course à pied a lui déclaré : « c’est quelque chose que moi-même j’avais déjà adopté. Entre midi et deux, il y a beaucoup de promeneurs, de gens qui vont faire leurs courses, ça devenait pas raisonnable, pas agréable ».
Dans le même registre, Frédéric, un coureur interrogé sur les buttes de Montmartre juge lui aussi les restrictions « intelligentes ». A ses yeux, ces mesures vont décourager « les fraudeurs », « ceux qui vont courir juste pour se promener ». « Ça ne les branchera pas de sortir avant 10H00. Demain, je suis là à 9H00! », rigole-t-il.
Pour ceux qui préfèrent regarder ce qui passe depuis leur balcon, ils s’étonnent de voir autant de monde de si bonne heure. « On dirait les Champs-Élysées aux heures de pointe », a déclaré un habitant des Buttes-Chaumont (XIXe).
Il est important de rappeler que quelque soit l’horaire il faut surtout veiller à garder ses distances en toutes circonstances, soulignent des spécialistes contactés par l’AFP.
« Le virus est pour l’instant montré comme transmissible par gouttelettes », rappelle Christophe Bécavin, chercheur à l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire.
Toutefois, si « la transpiration n’est pas un problème », un coureur « va respirer fort, tousser, cracher, et produire des gouttelettes potentiellement contaminées.
A priori, elles retombent vite au sol après 1 ou 2 mètres.Sur le sol, le virus se dégradera petit à petit.
Il n’y aurait aucun problème si les sportifs étaient à une distance raisonnable de 3 ou 4 mètres mais ce n’est jamais le cas, surtout à Paris« , juge-t-il.Il faut « respecter la réglementation » car « ce n’est pas le moment de baisser la garde » sur le plan du confinement, insiste Xavier Bigard, membre de l’Académie de médecine et directeur médical de l’Union cycliste internationale.
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