Voilà une nouvelle qu’on croirait sortie d’un film de science-fiction.
Et pourtant, des porcelets portant en eux des cellules de singe sont nés en Chine. Ils ont été conçus entièrement in-vitro par des chercheurs, dans le cadre de recherches autour de la création d’organes destinés à des transplantations sur les humains.
Ces porcelets représentent une première mondiale. Ils sont néanmoins morts une semaine après la naissance.
Des animaux « chimères »
Tang Hai, chercheur à l’origine de la prouesse, explique : « Il s’agit des premières chimères cochon-singe arrivant à terme« .
Ces porcelets – singes sont des chimères, c’est-à-dire qu’ils sont issus de deux origines génétiques totalement différentes.point 286 |
Pour parvenir à leur incroyable création, les scientifiques ont injecté des cellules embryonnaires de singes dans près de 4000 embryons de cochons, déjà fécondés.point 147 | Seuls dix porcelets sont nés après la manipulation, et seuls deux avaient bien des cellules de singe.point 234 |
Pour en être certains, les chercheurs avaient au préalable injectés dans les cellules de singe une simple protéine, nommée « Green Fluorescent Protein« , qui a la particularité donc d’être fluorescente, ce qui a permis de les repérer facilement parmi les cellules de porc.point 249 | 1
Les deux « chimères » qui ont donc survécu n’avaient qu’une très faible proportion de cellules de singe : de 1 sur 1000 à 1 sur 10 000. Ces cellules se retrouvaient cependant dans des organes majeurs, tels que le foie, le cœur, les poumons, la rate et la peau.
Objectif : la transplantation d’organes chez les humains
Si les deux petits cochons sont morts assez rapidement, les chercheurs ne sont pas certains de pouvoir lier cette mort aux mutations génétiques.
Objectif : la transplantation d’organes chez les humains
Tang Hai a déclaré : « On ne sait pas pourquoi les porcelets sont morts, mais étant donné que les cochons non chimériques sont également morts, l’équipe soupçonne que cela soit lié au processus de FIV ( fécondation in vitro) plutôt qu’au chimérisme. La FIV ne fonctionne en effet pas aussi bien chez les cochons que chez les humains et certains autres animaux « .
L’équipe de chercheurs va maintenant s’atteler à créer d’autres cochons avec encore plus de cellules de singe. L’objectif final est de parvenir à élever des organes chez ces animaux, puis les transplanter sur les humains dans le besoin. Ce type de projet a le vent en poupe : au Japon, le gouvernement a par exemple donné son accord pour lancer les premières expériences sur les embryons Homme – animal.
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