Lorsque la Chine a été frappée par l’épidémie de coronavirus, l’économie a été à l’arrêt pendant plusieurs mois et la pollution avait considérablement chuté.
Mais depuis la reprise de l’activité début avril, on recommence à voir des pics de pollution, comme en témoigne les images satellites de la NASA et les données de l’ONG Greenpeace Chine. Et cela pourrait encore empirer dans les mois qui viennent.
Le retour de la pollution en Chine
L’épidémie de coronavirus avait mis la Chine à l’arrêt pendant plusieurs mois ce qui avait permis de voir les taux de pollution chuter dans le pays. Selon la NASA, l’activité avait baissé de 15 à 40 % dans les principaux secteurs industriels entrainant ainsi une baisse de 10 à 30 % des émissions de dioxyde d’azote sur la partie Est et centrale de la Chine.
Cependant, cette accalmie n’aura été que de courte durée car l’ONG Greenpeace Chine a révélé qu’au mois d’avril l’air était beaucoup plus pollué que l’année dernière au même moment. Li Shuo, expert-climat pour l’ONG, a déclaré à l’AFP: « Ce qui est frappant c’est la vitesse avec laquelle le niveau de pollution est remonté après la forte chute enregistrée au cours du premier trimestre ».
En avril 2019, le niveau de dioxyde d’azote était de 24,6 par mètre cube d’air et cette année il était de 25,4 au mois d’avril.
Li Shuo a expliqué que « la volonté de rattraper le temps perdu dans les usines chinoises et des conditions climatiques défavorables ont contribué à faire empirer la pollution« .Suite à l’arrêt de l’économie et les pertes financières que cela a entraîné, la Chine est moins stricte sur le contrôle des émissions des entreprises polluantes.
Li Shuo a indiqué que lorsque « l’épidémie aura reflué, nous constaterons une pollution de rétorsion avec des usines maximisant leur production pour compenser les pertes » avant de conclure : « ceux qui croient pouvoir saluer une pause bienvenue dans l’urgence climatique devraient retenir leur optimisme ».
Des entreprises qui polluent pour compenser les pertes financières
Selon l’OMS, la pollution de l’air en Chine a réduit l’espérance de vie de la population de 4 ans. Chaque année, elle fait 8,8 millions de victimes à travers le monde.
Cependant, malgré les graves problèmes que cela créé pour la santé, les entreprises chinoises n’hésitent pas à enfreindre les règles pour compenser les pertes financières des derniers mois.
Le ministre de l’Industrie a même avoué que les responsables locaux dans la province du Fujian ne font pas respecter les limitations d’émissions aux entreprises polluantes.
Certaines ont même reçu des pots-de-vins d’autres sociétés.D’autres entreprises vont même jusqu’à faire de fausses déclarations sur le système de déclaration en ligne du gouvernement, a indiqué le ministère de l’Industrie à l’AFP.
Le retour de la pollution en Europe?
En Europe aussi, l’arrêt des économies a entraîné une chute de la pollution. Des études estiment même que cela aurait permis de sauver 11 000 vies. Mais alors que plusieurs pays commencent à procéder au déconfinement, comment la qualité de l’air va-t-elle évoluer?
Margherita Tolotto, responsable de la politique aérienne du Bureau européen de l’environnement, le plus grand réseau européen d’organisations environnementales, a exprimé : « Pendant cette pandémie, ce qui se passe en Chine a souvent été une fenêtre sur ce qui se passe ailleurs quelque temps plus tard.
Respirer de l’air toxique compromet notre santé et nous rend plus vulnérables aux menaces pour la santé.
Nos gouvernements et la Commission européenne doivent empêcher le retour de la pollution atmosphérique nocive et développer des stratégies de sortie qui évitent de nous ramener vers un avenir sale ».Puis elle a ajouté que l’objectif pour les pays européens est d’arriver à un taux zéro de pollution : « Tout programme de relance économique lié à une pandémie devra correspondre aux ambitions du Green Deal européen et de son objectif zéro pollution. Cela signifie promouvoir une énergie plus propre, une mobilité plus intelligente, une agriculture et une industrie durables pour construire un avenir plus propre et plus résilient ».
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