Sous prétexte que le couvre-feu était dépassé…
Bretagne: des personnes verbalisées lors d’un hommage à un agriculteur décédé
Ce vendredi 5 février, une douzaine de personnes ont été verbalisées par la gendarmerie d’Ille-et-Vilaine alors qu’elles rendaient hommage à un ami décédé, dans la petite commune de Saint-Gonlay, à quelques kilomètres de Rennes.
Alors que le maire a offert un café à la famille du défunt et aux habitants qui étaient venus lui rendre hommage, vers 18h, la gendarmerie est arrivée sur les lieux pour donner des amendes pour « non-respect du couvre-feu ».
La démarche des autorités a évidemment suscité la colère et l’incompréhension des personnes présentes tandis qu’une vidéo de la scène a été diffusée sur YouTube et l’écrivain Alexandre Jardin a rapporté les faits sur Facebook.Ce dernier a écrit: « Vendredi dernier à côté de Rennes, dans un village, un homme a été enterré dans l’émotion générale.
Maraîcher, il ne parvenait plus à vendre à sa clientèle fermée par l’Etat. Ruiné, il sentait son couple fragilisé.Il se pend.
En sortant du cimetière, le maire fait ouvrir le café en face car il fait froid. Besoin général de fraternité. Les gens ont des masques. L’émotion est palpable. Six voitures de gendarmerie déboulent et parlent mal aux gens.Quelqu’un a dû dénoncer.
Six véhicules en mission pour mater le village en désarroi. Choqué, l’élu demande un peu de tenue devant les enfants orphelins de père, vu les circonstances. Le gendarme aboie, traite sans déférence l’élu du peuple, fait relever l’identité des citoyens présents.Tout sera envoyé au procureur.
On traite les villageois en état de choc comme des gangsters, à la sortie d’un enterrement. Scène ordinaire extraordinaire dans un pays en perte de repères. Comme si le sacré n’existait plus. Comme si l’élu ne représentait plus le peuple.Comme si les valeurs de notre République ne comptaient plus.
Mon ami termine son histoire la gorge serrée, ne sait pas quoi faire de sa colère. C’est son village. Notre humanité en est blessée. Ça n’a pas de sens. On ne peut pas accepter ça.»
Les gendarmes ont une autre version des faits…
Le maire de la commune, Loïc Boisgerault a expliqué: « A aucun moment nous ne sommes rentrés dans le bar. Nous sommes restés à l’extérieur pour manger des crêpes et des galettes. Les gens portaient leurs masques ».
La gendarmerie a déclaré sur sa page Facebook qu’elle avait été sollicitée par un tiers « en raison de nuisances générées sur la voie publique par plusieurs dizaines de personnes » avant d’ajouter: « certaines consommaient de l’alcool et d’autres n’avaient pas de masques.
Contrairement à ce qui est affirmé sur les réseaux sociaux, le rassemblement ne faisait pas suite aux obsèques, et l’action des gendarmes a toujours été guidée par un souci d’apaisement et une volonté de dialogue« .
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