Ce jeudi 11 février, le squat de Cenon près de Bordeuax, a été évacué malgré la trêve hivernale.
Situées dans une ancienne résidence pour personnes âgées, une « centaine de personnes » dont plusieurs familles avec enfants ont été délogées par les forces de l’ordre, a indiqué la préfecture.
Ce squat de la Zone libre à Cenon était occupé depuis 2019 par près de 300 personnes. Ce jeudi, les policiers aidés par les gendarmes ont évacué le squat à 6 heures du matin. Les personnes ont ensuite été affrétés dans neuf bus qui se rendaient à Guéret, Limoges ou Angoulême.
Les policiers ont procédé à plusieurs interpellations sur place
Pour évacuer le squat et ouvrir les portes métalliques de la résidence, les policiers ont dû utiliser des béliers et des pinces. Parmi les personnes présentes se trouvaient des familles avec des enfants. Plusieurs militants s’étaient rendus sur place pour empêcher les forces de l’ordre d’entrer. Ces derniers ont donc utilisé des gaz lacrymogènes pour les déloger, a rapporté la même source.
Expulsion en cours du squat la Zone Libre de Cenon : la préfecture met dehors 300 familles dont 110 enfants . Une forte présence de citoyens venue en soutien.
(Vidéo : Sylvie Nony)#Bordeaux#Gironde#squat#expulsion pic.twitter.com/Snz53glqzcADVERTISEMENT — La Clé Des Ondes (@LaCleDesOndes) February 11, 2021
Malgré la trêve hivernale, la justice a donné raison au propriétaire des lieux pour faire évacuer le squat. « Une ordonnance de janvier 2020 juge possible l’évacuation en période hivernale parce que les conditions sanitaires et de sécurité ne sont pas réunies », a déclaré la préfecture.
D’après la même source, la plupart des personnes qui occupaient le squat de Cenon, notamment « des réfugiés, des demandeurs d’asile et des sans-abri », ont tous pu être relogés « selon leur situation administrative ». Sur place, des membres de l’Office français de l’Immigration (OFI) étaient chargés d’étudier le statut administratif de ces personnes.
Un collectif dénonce une décision « dramatique et inhumaine »
Le Collectif de la Zone libre a publié un communiqué dans lequel il dénonce une décision « incompréhensible, dramatique, inhumaine ».
D’après le collectif, « cette stabilité géographique » permettait « une scolarisation massive de tous les enfants » ainsi qu’un « réel suivi social et médical pour toutes les familles ».Le communiqué précise que le squat de Cenon était occupé par « des personnes en situation de handicap, des femmes enceintes, des personnes malades ».
« Comment peut-on rester insensible au drame que vivent les familles de ce squat […] en cette période de froid et d’épidémie, sans logements ? », a déclaré l’archevêque de Bordeaux dans un communiqué. « Toute personne humaine a droit à un toit », indique Mgr Jean-Paul James.
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