En janvier 2020, alors que des records de température et des mois de grave sécheresse alimentent une série d’incendies à travers l’Australie, une photographie spectaculaire a été affichée sur les médias sociaux, prétendant montrer l’ampleur de ces feux à travers le continent, vus depuis la Station spatiale internationale (ISS).
Une visualisation artistique mal interprétée
Les utilisateurs des différents réseaux sociaux ont affiché cette photo pour sensibiliser les gens aux incendies dévastateurs, mais certaines cartes sont trompeuses, diffusant de la désinformation.
Ces incendies, qui durent depuis des mois, ont tué au moins 25 personnes et des millions d’animaux, et détruit plus de 2 000 maisons. Alors qu’un temps plus doux a apporté un bref répit le week-end dernier, les équipes de pompiers se préparent à nouveau à une aggravation des conditions, les températures devant monter en flèche dès vendredi.
Une image largement partagée par les utilisateurs de Twitter, y compris par la chanteuse Rihanna, a été interprétée comme une carte montrant l’étendue réelle de la propagation des incendies, avec de grandes sections du littoral australien enflammé.
Cependant, cette image saisissante ne provient pas de l’ISS, et n’est pas non plus une photographie. Il s’agissait plutôt d’une » visualisation 3D » des incendies australiens par Anthony Hearsey, » un créateur d’images spécialisé dans la photographie, la retouche et l’imagerie créative « , qui a été compilée à partir des données satellitaires de la NASA recueillies sur une période d’un mois.
De nombreux partages de cette image comprenaient un avertissement indiquant que la visualisation englobait » toutes les zones qui ont été touchées » par les incendies en Australie, mais que » toutes les zones ne sont pas encore en feu « .
Anthony Hearsey lui-même a expliqué ce que représente cette image : » Il s’agit d’une visualisation 3D des incendies en Australie. PAS UNE PHOTO. Voyez cela comme un graphique plus attrayant. Il a été réalisé à partir de données de la NASA entre le 5 décembre 2019 et le 5 janvier 2020.
Ce sont toutes les régions qui ont été touchées par les feux. L’échelle est un peu exagérée à cause de la luminosité du rendu, mais généralement fidèle aux informations du site de la NASA. Notez aussi que toutes les zones ne sont pas encore brûlées, et ceci est une compilation« .
Des symboles trompeurs
Here is a map of all the fires burning in Australia.
Here also is a map of Australia overlaid on Europe. #Bushfires #AustraliaFires #vicfires #nswbushfire #NSWfires pic.twitter.com/x35u7etnuB— Martin (@marty386) 30 décembre 2019
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Une autre carte largement partagée d’icônes de flammes parsemées à travers le pays prétend montrer » tous les feux qui brûlent en Australie « . La carte est tirée du site Web du gouvernement australien MyFireWatch, qui utilise des données satellitaires pour cartographier les sources de chaleur.
Cependant, les données incorporent » toute source de chaleur qui est plus chaude que son environnement… Cela peut inclure les gaz de torchères, les fours de raffinerie ou les grands toits industriels hautement réfléchissants « , selon son site Web.
Cela signifie que les symboles ne sont pas nécessairement indicatifs d’incendies réels.
Par ailleurs, les symboles montrant les zones sensibles ne représentent pas la taille réelle des incendies ni le danger qu’ils représentent. Les captures d’écran de cartes partagées sur des médias sociaux omettent souvent des détails importants des originaux, comme le niveau de risque posé par les incendies et le fait qu’ils soient ou non maîtrisés.