A la sortie de la cérémonie des
César, Isabelle Morini-Bosc a eu un échange tendu avec des manifestantes révoltées par le prix du meilleur réalisateur décerné à Roman Polanski pour son film « J’accuse ». La chroniqueuse de Touche pas à mon poste, animé par Cyril Hanouna avait soutenu le réalisateur, affirmant même avoir adoré son film. Depuis cette déclaration, Isabelle Morini-Bosc a été violemment prise à partie et harcelée sur les réseaux sociaux.
La journaliste s’est livrée sur son expérience personnelle
La journaliste est revenue sur cette confrontation avec les militantes féministes sur le plateau de «Touche pas à mon poste» mardi, ainsi que sur sa prise de position.
Elle considère que «J’accuse» est «un film important sur l’antisémitisme» et qu’elle n’a jugé que le film.
«Dire que je normalise le viol, que je défends les violeurs, qu’est-ce qu’ils savent de ce que j’ai souffert?», a-t-elle lancé.Isabelle Morini-Bosc a alors craqué en direct sur le plateau, en se livrant sur son expérience personnelle et les agressions qu’elle a elle-même subies.
Elle évoque une «tentative de viol» il y a quatre ans « Parc Saint James, à 8 heures du matin, près du centre équestre, où le mec est arrivé et m’a ceinturé par derrière ».
« Je vous garantis que quand le mec arrive, vous soutient le bras et les mains, vous ne pouvez strictement rien faire », a expliqué la journaliste.«Il m’a couchée dans l’herbe, je voyais passer les camions, les herbes étaient hautes, personne ne me voyait.
J’ai une cicatrice dans le dos. Le monsieur n’a pas réussi à me débraguetter, il me l’a mise partout ailleurs.Dans les yeux, dans les oreilles, dans la bouche…J’étais glacée.
Sauf que j’ai un truc qui me sauve (…) Moi quand je suis tétanisée, j’ai un truc qui se met en place et qui agit à ma place, ce qui fait que je garde un sang froid du début à la fin».La journaliste n’avait pas désiré portée plainte
Le cauchemar de la journaliste avait duré deux heures et demi.
« J’avais qu’une envie, c’était de rentrer chez moi et de prendre une douche et de retrouver mon mari qui rentrait de Haute-Savoie.Je ne suis pas allée porter plainte.
», a-t-elle poursuivi. Très émue,Isabelle Morini-Bosc a dénoncé l’acharnement dont elle avait fait l’objet : « De quel droit ces gens se permettent de dire des choses comme ça ? Parce que je soutiens un film que je trouve important ! Elle est où la liberté de penser ? Elle est où la démocratie là-dedans ?.Encouragée par Cyril Hanouna à porter plainte le soir de ses confidences, Isabelle Morini-Bosc a expliqué être allée voir la police.
« Les autres fois, j’en ai parlé à des amis flics. Sans porter plainte, ils ont enregistré mes témoignages (…) Si je comprends bien, c’est la triple peine.On souffre, on se redresse, on continue à aller de l’avant parce qu’il le fait.
Et on me dit ‘Pense aux autres’. Dans cinq minutes, on va me clouer au pilori en disant ‘Faut qu’elle pense aux autres' ».À lire aussi :
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