Après le rejet de leur plainte au tribunal, 3000 patients font appel devant le tribunal d’instance de Lyon, pour assigner en justice le
laboratoire pharmaceutique Merck car sa nouvelle formule du médicament Lévothyrox, qui permet de lutter contre les troubles de la thyroïde, provoque des effets secondaires indésirables.
Les patients avaient assigné le laboratoire Merck en juin 2018 avant d’être déboutés en mars 2019 par le tribunal d’instance de Lyon. Ils font maintenant appel, ce mardi 7 janvier.
Les patients qui font appel exigent des indemnisations du laboratoire
Lors de ce procès civil, les 3000 patients sont représentés par Me Christophe Leguevaques. Ils demandent au laboratoire Merck une indemnisation de 10 000 euros pour chaque plaignant. 5000 euros sont exigés pour défaut d’information et 5000 euros pour préjudice d’angoisse. Le laboratoire Merck estime quant à lui avoir fait le changement de formule de son médicament dans les règles.
Le nouveau médicament du laboratoire Merck a été mis sur le marché en mars 2017. L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) avait validé le changement de formule du Lévothyrox.
Mais aujourd’hui de nombreux patients accusent le médicament de causer des effets secondaires indésirables tels que des maux de tête, des douleurs articulaires, des vertiges, des bouffées de chaleur, de la fatigue, des insomnies, une prise de poids importante, de l’hyperémotivité…
Les patients qui font appel sont prêts pour une longue bataille judiciaire
Cette bataille judiciaire s’annonce compliquée pour les patients car le laboratoire Merck ont à leur côté une étude solide de l’ANSM publiée en juin 2019.
En effet, cette étude de pharmaco-épidémiologie réalisée sur 2 millions de patients montre que la nouvelle formule du médicament Lévothyrox n’a engendré aucun «problèmes de santé graves».
Cependant, cette étude montre aussi que les patients ont eu plus souvent recours aux soins ambulatoires et à d’autres médicaments depuis la nouvelle formule du Lévothyrox du laboratoire Merck.Cette affaire risque donc de se poursuivre un moment avant un verdict de la justice. En parallèle de ces patients qui font appel, un volet pénal a été instruit à Marseille. Une information judiciaire est ouverte pour des faits présumés de « tromperie aggravée », « homicide et blessures involontaires » et « mise en danger de la vie d’autrui ».
À lire aussi :
La revue « Prescrire » publie sa nouvelle liste noire des médicaments à éviter