L’ancien co-détenu d’
Adama Traoré a été indemnisé par une juridiction spécialisée, les faits d’agressions sexuelles ayant été reconnus comme « avérés » par la justice.
Adama Traoré aurait violé son co-détenu en prison
Quelques mois avant le décès d’Adama Traoré, en 2016, une plainte a été déposée par son co-détenu, âgé de 23 ans au moment des faits, l’accusant d’agressions sexuelles et de violences dans la prison d’Osny, dans le Val-d’Oise.
La mort d’Adama Traoré avait conduit le procureur de la République de Pontoise à constater «l’extinction de l’action publique». L’ancien co-détenu d’Adama Traoré n’avait donc pas pu obtenir reconnaissance auprès de la justice.
Adama Traoré est décédé des suites de son interpellation par les gendarmes à Beaumont-sur-Oise dans le Val-d’Oise, son décès est toujours au centre d’une enquête.
Le co-détenu d’Adama Traoré a saisi la Civi de Pontoise en décembre 2018 à la fois pour les faits d’agression sexuelle et les représailles qu’il a subies. En effet, le frère d’Adama Traoré, Yacouba Traoré, l’avait tabassé en février 2017 avec l’aide d’un de ses amis.
La Civi est une juridiction indépendante qui indemnise les victimes d’infractions pénales via un fonds de garantie lorsque le préjudice ne peut être indemnisé par l’auteur présumé des faits.
L‘ancien co-détenu d’Adama Traoré a notamment raconté aux enquêteurs qu’il a été forcé «plusieurs fois par jour, de pratiquer des fellations à Adama Traoré, qui le menaçait à l’aide d’une fourchette».
Une lettre qu’il avait remise à un surveillant pénitentiaire peu après les faits ainsi qu’un entretien avec un chef de détention ont également servi à la Civi pour vérifier ses accusations.
De plus, le 17 mai 2016, il aurait tenté de se suicider par pendaison après avoir été placé en isolement.L’ancien co-détenu d’Adama Traoré indemnisé par la justice
La Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (Civi) a indemnisé à hauteur de 28 793 € pour couvrir « l’ensemble des préjudices », le jeune homme qui a accusé de viol son codétenu Adama Traoré alors qu’ils étaient à la prison d’Osny, dans le Val-d’Oise.
La Civi a conclu: «Il résulte de ces considérations de fait que la matérialité des infractions d’agressions sexuelles dénoncées doit être considérée comme établie. Le retentissement psychologique de ces faits commis sur une personne fragile et vulnérable au sein d’un établissement pénitentiaire justifie l’allocation d’une indemnité».
Les faits de violences et d’agressions sexuelles sont avérés mais pour autant, la décision de la Civi ne condamne pas pénalement Adama Traoré, qui bénéficie de la présomption d’innocence :
«Nous avons la possibilité d’indemniser sans condamnation pénale, et heureusement. Cela nous permet par exemple d’indemniser une femme qui se ferait violer dans la rue, sans que l’auteur ne soit jamais identifié».
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