Le nouveau ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est visé par une plainte pour viol et fait l’objet de manifestations et tribunes dénonçant sa nomination.
Gérald Darmanin s’est dit « victime d’une chasse à l’homme ».
« Je fais l’objet d’une calomnie, je ne souhaite à personne d’être accusé à tort et je ne souhaite même pas à mon pire ennemi d’être victime de la chasse à l’homme à laquelle je suis aujourd’hui l’objet », a déclaré M. Darmanin sur Europe 1.
Le ministre a tenu à rappeler que trois décisions de justice « ont conclu à l’absence totale d’infraction » et a estimé que les critiques et polémiques le visant étaient sous-tendues par « des raisons politiques » qui chercheraient « à affaiblir (…) le gouvernement du président de la République ».
«Je remercie le président de la République, le Premier ministre et la majorité parlementaire et y compris des personnalités de l’opposition pour voir qu’effectivement dans cette chasse à l’homme, il y a une forme d’injustice», a souligné le ministre de l’Intérieur, à qui l’exécutif a, à plusieurs reprises, affiché son soutien.
Gérald Darmanin : « Le communautarisme islamiste, le projet politique de l’islamisme politique doit être impérativement combattu » #Europe1 pic.twitter.com/ix8tj40YWx
— Europe 1 ??? (@Europe1) July 16, 2020
Marlène Schiappa et Emmanuel Macron ont apporté leur soutien à Darmanin
De son côté, Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, a réaffirmé son soutien à son collègue estimant qu’« on est en fait au-delà de la présomption d’innocence », après les précédentes décisions de justice.
Lors de son interview du 14 juillet, Emmanuel Macron a lui aussi défendu la nomination de Gérald Darmanin au nom de la présomption d’innocence.
Gérald Darmanin, qui assure être « n’importe quel citoyen » promet qu’il se rendra « à toutes les convocations de tous les juges et de tous les procureurs s’il le faut ». « Mais je me demande de temps en temps si on se rend compte de ce qu’on fait de l’honneur de quelqu’un », conclut-il.
La nomination de Gérald Darmanin a suscité la colère des mouvements féministes
Cela fait des jours que la nomination au gouvernement de M. Darmanin suscite la colère de mouvements féministes et les critiques d’une partie du monde politique.
Des centaines de femmes sont descendues dans les rues de Paris la semaine dernière pour protester contre la nomination de Gérald Darmanin au poste de ministre de l’Intérieur, déclarant qu’il ne devrait pas être autorisé à occuper de hautes fonctions et exigeant sa démission.
Un collectif de 91 « militantes, intellectuelles, femmes politiques féministes », ont écrit une tribune publiée dans Le Monde, pour dire que « ce remaniement du gouvernement français représente un virage politique antiféministe, dont la portée dépasse largement les frontières de la France » et « vient renforcer le « backlash », ou retour de bâton, contre les femmes, en violation des droits fondamentaux ».
Gérald Darmanin a nié l’allégation selon laquelle il aurait contraint une femme à avoir des relations sexuelles en 2009 lorsqu’elle lui a demandé son aide pour faire effacer son casier judiciaire, et un juge a rejeté l’affaire contre lui après l’abandon d’une enquête préliminaire sur l’allégation.
Une source judiciaire a déclaré à Reuters le mois dernier que la cour d’appel de Paris avait ordonné la réouverture de l’enquête alors qu’aucune nouvelle preuve n’avait été trouvée.