Des gérants de magasins de sport en montagne estiment que leur saison est terminée.
« Les pertes s’accumulent au fil des jours qui passent »
Cinq propriétaires de 200 magasins de sport implantés dans les stations de ski françaises estiment qu’avec la fermeture des remontées mécaniques jusqu’au moins en janvier, « leur saison, à peine commencée, est d’ores et déjà terminée ».
Dans cette lettre diffusée aux médias, intitulée « La montagne en dépôt de bilan », les cinq cosignataires se disent impuissants face à « l’agonie » de la montagne, bien qu’ayant « tout mis en œuvre » pour ouvrir leurs commerces « dans le respect des protocoles sanitaires ».
Responsables d’environ un millier d’emplois à travers la région Auvergne-Rhône-Alpes, ces gérants de magasins de sport affirment ne pas croire à une « réouverture providentielle » des remontées mécaniques le 7 janvier.
Ainsi, cette date leur paraît « irrémédiablement compromise au regard de l’évolution du contexte sanitaire ».
Ces chefs d’entreprise soulignent: « Force est aujourd’hui de constater que, malgré les efforts de communication, les stations sont vides ». Ils expliquent être sortis « exsangues de l’hiver 2020, amputés d’un tiers de leur activité ».
« La saison d’hiver se dérobe et les pertes s’accumulent au fil des jours qui passent […]. S’il ne devait être retenu qu’un seul chiffre, c’est celui de -95 % de chiffre d’affaires sur le dernier week-end », celui du 19 décembre, précisent-ils.
Les cosignataires de la lettre rappellent également qu’outre des « territoires entiers », ce sont aussi des « familles de saisonniers » qui se retrouveront, « très prochainement dévastés » et « sur le carreau ».
« La montagne se meurt »
Ils concluent: « Sauf si les pouvoirs publics décident de sauver ce fleuron de l’économie française, leader mondial de ce secteur, par des mesures idoines s’inscrivant dans la durée… Demain, il sera trop tard, car la montagne se meurt aujourd’hui » .
Francis Charbonnel, le propriétaire de dix magasins à l’initiative de la démarche, déclare: « On ne remet pas en question les décisions sanitaires. Mais on ne peut pas fermer et laisser mourir nos entreprises car des emplois sont en danger »
« Pour les magasins de sport, tout se joue entre le 15 décembre et le 30 avril. On va redémarrer en février après le traditionnel creux de janvier avec une deuxième année de suite amputée de quasiment la moitié », déplore-t-il.
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