La rencontre n’a duré que 13 minutes.
Le match PSG-Basaksehir interrompu pour les propos racistes du 4e arbitre
Le racisme dans le football et dans le sport en général, n’a malheureusement toujours pas disparu.
Mardi soir au Parc des Princes, le match entre le PSG et le Basaksehir Istanbul n’a duré que 13 minutes avant d’être arrêté, à l’initiative des joueurs, en raison d’accusations de propos racistes tenus par le 4e arbitre à l’encontre de Pierre Webo, membre du staff du club stambouliote.
Les joueurs et les entraîneurs d’Istanbul Basaksehir ont été bouleversés après que le le 4e arbitre du match, le Roumain Sebastian Coltescu, ait prétendument utilisé un terme raciste pour identifier un entraîneur adjoint qui, selon lui, méritait un carton rouge pour dissidence.
L’entraîneur, le Camerounais Pierre Webó, a été montré dans un match télévisé où il demandait avec colère à Coltescu : « Pourquoi dites-vous « nègre » ?
Trouvant Pierre Achille Webo, entraîneur adjoint du champion de Turquie, trop véhément, le 4e arbitre du match, Sebastian Coltescu, s’adresse à l’arbitre de champ, Ovidiu Hategan, roumain comme lui, pour l’inciter à intervenir : « C’est le Noir [negru, en roumain] ici. Va voir et identifie-le. Ce gars, le Noir », déclare-t-il, selon une traduction de l’Agence France-Presse.
Dans le stade à huis clos, le mot résonne et déclenche la colère de Webo. « Why you said “negro” ? » (« Pourquoi avez-vous dit “negro” ? »), répète l’ex-international camerounais au 4e arbitre, alors que les joueurs s’attroupent sur le bord du terrain. Son expulsion par l’arbitre principal n’apaise en rien les tensions.
Demba Ba, un joueur sénégalais de Basaksehir qui était alors sur le banc de son équipe, a alors confronté Coltescu au sujet de l’utilisation de la couleur de la peau de Webó pour l’identifier. Neymar et une autre star du PSG, Kylian Mbappé, ont également exigé une explication, tandis que l’entraîneur de Basaksehir, Okan Buruk, aurait dit à Coltescu : « Tu es raciste ».
Quelques instants plus tard, les joueurs de Basaksehir et du PSG ont quitté le terrain.
Le reste du match, interrompu après 13 minutes de jeu, a été reporté à mercredi. L’UEFA a déclaré dans un communiqué qu’une « nouvelle équipe d’arbitres » sera désignée pour cette partie.
Des joueurs qui quittent le terrain, symbole de la lutte anti-raciste
Voir des footballeurs qui quittent le terrain pour dénoncer un acte raciste est un geste fort, salué par beaucoup. Ce geste inédit lors d’une rencontre prestigieuse de la Ligue des champions a résonné à travers toute l’Europe et a fait de cette rencontre avortée un symbole de la lutte anti-raciste.
« Le racisme, et la discrimination sous toutes ses formes, n’a pas sa place dans le football », a déclaré mardi l’UEFA, tout en précisant qu’elle allait « mener une enquête approfondie » sur l’incident.
En France, le quotidien L’Equipe a titré « Le ras-le-bol », en Une.
La une du journal L’Équipe de ce mercredi 9 décembre. pic.twitter.com/9wHoVxlUFV
— L’ÉQUIPE (@lequipe) December 8, 2020
En Espagne, le quotidien AS a consacré sa Une à cette rencontre avec un « Stop au racisme » en gros titre.
? Stop al racismo
? Nuestra portada de hoy, 9 de diciembre pic.twitter.com/ff7cUUhDqN— Diario AS (@diarioas) December 8, 2020
En Angleterre, le titre « un arbitre raciste arrête un match » fait la Une sport du Times. The Guardian titre quant à lui « tempête raciste : les joueurs du PSG et d’Istanbul quittent le terrain, dégoûtés par des commentaires du 4e arbitre. » Sur les sites internet, l’événement est bien en évidence du côté de la BBC, du Daily Mail ou encore du Sun en insistant sur l’initiative des joueurs de quitter le terrain.
En Allemagne, l’article en tête du site de Bild est au sujet de ce « scandale » tandis que sur Kicker, on évoque aussi cet « incident raciste qui a conduit à l’abandon du match à Paris ».
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