Des experts craignent un rebond de l’épidémie après les fêtes et recommandent la vigilance.
Le Pr Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses de la Pitié-Salpêtrière, a fait savoir ce lundi sur LCI qu’il fallait être extrêmement prudent pendant les fêtes de fin d’année, sous peine de devoir faire face à une troisième vague.
L’objectif des 5000 cas par jour « ne sera pas atteignable »
Alors que le gouvernement avait annoncé une deuxième phase du confinement allégé à partir du 15 décembre si le nombre de cas passait sous la barre des 5000 par jour, le Pr Eric Caumes estime que cet objectif « ne sera pas atteignable car la courbe arrête de descendre, elle se stabilise ».
Le chef du service des maladies infectieuses de la Pitié-Salpêtrière, invité sur le plateau de LCI ce lundi, a indiqué que cela était dû à un relâchement des gestes barrières, « notamment dans la sphère privée ».
Le professeur estime que l’on n’a pas besoin de durcir les règles mais d’adapter les mesures entre les lieux clos et les lieux publics extérieurs.« Dans les lieux clos, il faut être vigilant, dans les lieux ouverts, il faut relâcher la pression », a indiqué le Pr Eric Caumes.
Doit-on envisager une troisième vague après les fêtes ?
Les rassemblements privés à l’occasion des fêtes de fin d’année inquiètent beaucoup et pose la question d’une troisième vague épidémique.
Aux Etats-Unis et au Canada, les rassemblements familiaux pour Thanksgiving ont provoqué une recrudescence du nombre de cas, ce qui a de quoi inquiéter pour les fêtes de fin d’année.
Le Pr Eric Caumes trouve « raisonnable » la recommandation du gouvernement qui demande de ne pas être plus de six personnes à table pour Noël et le Nouvel An.
Mais ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas être vigilant : « Si on n’est pas raisonnable le soir de Noël et du Nouvel an, il y aura un rebond, c’est vraiment quelque chose qui nous pend au nez.C’est pour ça que je ne m’engagerai pas sur les réouvertures d’universités en janvier parce qu’on ne sait pas ce qui va résulter de ce relâchement probable au moment des fêtes de Noël et du Nouvel an« , a-t-il indiqué.
Le médecin estime même que ces rassemblements pendant les fêtes de fin d’année pourraient « se traduire par une troisième vague avec un certain délai, mi-janvier par exemple ».Après déjà deux confinements en un an, la population commence à s’impatienter et à se relâcher sur les gestes barrières.
Pour le chef du service des maladies infectieuses de la Pitié-Salpêtrière, les Français ne pourront retrouver leur vie d’avant que s’ils se font vacciner en masse.« Si la population n’adhère pas suffisamment à la vaccination, on sera obligé d’encaisser des vagues successives jusqu’à l’apparition d’une immunité collective.
On ne sortira de cette épidémie que par l’immunité collective : il vaudrait mieux qu’elle soit vaccinale plutôt que naturelle », a-t-il fait savoir.« L’immunité acquise de manière naturellement, on connait son coût en termes de mortalité.
Alors que la vaccination, en l’état actuel des choses, c’est certainement la manière la plus intelligente d’acquérir l’immunité », a ajouté le médecin.Le gouvernement a annoncé que la première phase de vaccination démarrerait au mois de janvier et concernerait en priorité les personnes des Ehpad.
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