Le Pr Gilles Pialoux se dit favorable à l’instauration d’un couvre-feu pour endiguer l’épidémie.
Ce mercredi 14 octobre, le chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon (Paris) était l’invité d’Elizabeth Martichoux sur le plateau de LCI. « Nous avons besoin de mesures drastiques pour limiter la pression sur les réanimations », a-t-il indiqué.
Un couvre-feu pour endiguer l’épidémie de coronavirus
Afin de freiner l’épidémie de coronavirus sans procéder à un reconfinement total du pays, Emmanuel Macron a annoncé ce mercredi l’instauration d’un couvre-feu dans la région Ile-de-France et dans huit métropoles.
Le Pr Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon (Paris), a affirmé à Elizabeth Martichoux sur LCI que dans plusieurs métropoles, comme en « Île-de-France ou dans les Hauts-de-France, nous sommes dans une situation extrêmement tendue ».
« En termes d’entrées en réanimation et de pression sur le système de santé, nous avons l’impression que nous allons dans le mur fin octobre », a-t-il indiqué.
Le Pr Pialoux a déclaré qu’il était favorable à la mise en place d’un couvre-feu.
Même s’il s’agit d’un mot employé dans le vocabulaire « guerrier », « il me va », a-t-il indiqué.
« Même si nous ne sommes pas dans le même mouvement que lors de la première vague, nous avons le sentiment de mener une guerre à laquelle nous n’étions pas préparés », a précisé le chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon (Paris).Cependant, pour le professeur, les effets de cette mesure ne seront pas visibles avant le mois de novembre.
« Nous ne verrons son efficacité que dans trois semaines minimum. Ce que montrent les courbes, c’est que nous n’arrivons pas à freiner la progression de l’épidémie.Nous avons donc besoin de mesures drastiques pour limiter la pression sur les réanimations, et permettre aux autres patients d’avoir accès au système de soin ».
Pour le médecin, si le couvre-feu n’est pas efficace, le gouvernement pourrait alors procéder à un reconfinement partiel. « Un reconfinement général, je n’y ai jamais cru pour ce qu’il se passe actuellement, mais je ne connais pas la situation dans laquelle nous serons en décembre », a-t-il indiqué. Le Pr Pialoux imagine notamment « des confinements ciblés régionalement et en population« .
La deuxième vague épidémique pourrait durer longtemps
Selon le Pr Pialoux, cette deuxième vague épidémique pourrait perdurer. « Nous ne sommes pas prêts d’en finir avec le Covid, l’Organisation mondiale de la santé ne prévoit même pas de fin », a-t-il souligné. « Il va falloir vivre avec le virus, mais nous ne pouvons pas dire aux Français combien de temps. Lors de la première vague, il n’y avait que des affirmations, mais il faut cette fois accepter qu’il y ait des incertitudes ».
Toutefois, le chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon se veut rassurant en indiquant qu’il y a « clairement » moins de morts du Covid-19 aujourd’hui qu’au début de l’épidémie.
« Nous avons beaucoup appris de la prise en charge des patients ayant des formes graves » et « la mortalité a été diminuée de manière assez considérable, notamment grâce à la dexaméthasone et un parcours de soins accéléré », a-t-il indiqué.
À lire aussi :
Coronavirus : à quoi pourrait ressembler le couvre-feu?