Dimanche dernier, Mabéré, une
femme enceinte de huit mois et demi, est allée rendre visite à son mari, détenu dans une prison de l’Oise. Seulement, elle a été oubliée au parloir pendant 17 heures. Elle raconte sa mésaventure à BFM Paris.
Une femme enceinte oubliée au parloir d’une prison pendant 17h
Toutes les semaines, Mabéré rend visite à son mari à la prison de Liancourt située dans l’Oise. Seulement, sa dernière visite s’est avérée être un véritable cauchemar.
À la fin de sa visite, son conjoint a été ramené dans sa cellule comme d’ordinaire. Mais personne n’est venu ouvrir le parloir à Mabéré pour qu’elle puisse rentrer chez elle, à Aulnay-sous-Bois. La femme de 43 ans, enceinte de huit mois et demi va alors vivre un véritable calvaire.
« J’ai vu qu’il n’y avait personne, j’ai commencé et j’ai continué à taper. Il n’y avait personne », a raconté Mabéré à BFM Paris. « J’ai crié, il n’y avait personne. J’ai sonné, fatiguée. Il n’y avait personne », a-t-elle ajouté.
Il était 17 heures lorsque son mari a été ramené à sa cellule.
Après avoir sonné, crié et frappé aux portes, Mabéré se rend à l’évidence, personne ne viendra lui ouvrir. Il était impossible pour elle de contacter qui que ce soit car la prison exige qu’elle laisse son téléphone dans un casier avant de se rendre au parloir.La femme de 43 ans est donc restée seule dans une pièce avec peu de lumière et la clim à fond.
Pour s’occuper, elle raconte : « Je me suis couchée sur la table, mais elle était dure, j’avais mal partout. Je me suis assise dans la chaise, puis je me suis levée et j’ai commencé à me balader parce qu’il n’y avait pas d’autre chose à faire ».
Sa fille a fini par alerter la police
Massita, la fille de Mabéré âgée de 20 ans, s’est inquiétée lorsque sa mère ne revenait pas à la maison. Elle a d’abord contacté la prison mais on lui a dit que sa mère était repartie.
« Ils leur ont dit que je n’étais pas là, qu’on était sortis à 17 heures », a raconté la femme enceinte. « Pourtant, j’étais là. Pourtant, il y avait ma pièce d’identité avec eux, mes papiers. Il y avait mon sac complet dans le casier », a-t-elle poursuivi.
Bien que les enfants de Mabéré aient appelé le centre pénitentiaire, personne n’a été vérifié dans le parloir si elle était toujours là.
Massita décide ensuite de contacter les hôpitaux en pensant que sa mère avait peut être accouché.
Finalement, vers 3 heures du matin, elle se rend au commissariat.
Les policiers contactent de nouveau la prison où s’est rendue Mabéré mais en vain. Ils lancent alors un avis de recherche. Finalement, le lundi matin à 10 heures, la femme de 43 ans est « libérée » du parloir par une femme qui a entendu ses cris dans le couloir.Heureusement pour Mabéré qu’elle passait par là car aucune visite au parloir était prévue ce jour-là.
Mabéré est donc restée enfermée au parloir pendant 17 heures.
Mabéré a vécu un véritable cauchemar
Mabéré a été raccompagnée chez elle après un petit-déjeuner. Mais c’est bien peu pour ce qu’elle a dû endurer. Ses enfants, morts d’inquiétude pendant toute la nuit, sont choqués par le fonctionnement de la prison et demandent des sanctions.
« On peut dire que c’est une séquestration« , a déclaré Massita avec indignation à BFM Paris. « Elle n’avait pas mangé depuis 13 heures, ça fait peur quand même. Je ne le souhaite à personne. Surtout que si c’est arrivé à ma mère, ça peut très bien se reproduire », a-t-elle ajouté.
La direction du centre pénitentiaire n’a pas souhaité communiquer sur le sujet mais reconnaît une faute grave et un problème en interne. Une enquête administrative a été ouverte.
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