Le professeur Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, a confié au Parisien qu’il craignait
l’arrivée d’une deuxième vague pendant les vacances d’été.
La période estivale ainsi qu’un certain relâchement dans les comportements des gens inquiètent grandement le professeur car le Covid-19 se propage à grande vitesse. Il rappelle aussi que le coronavirus n’est pas saisonnier car « en Amérique, en Guyane, l’épidémie flambe alors qu’il fait 35 degrés ».
Le professeur Caumes dénonce « le grand laxisme » de la France
Le professeur Eric Caumes s’inquiète du relâchement face à l’épidémie : « Où sont les 700 000 tests par semaine qu’on nous avait promis ? On n’en fait même pas un tiers. On ne peut pas se permettre ce relâchement », a-t-il indiqué.
Le chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris dénonce également le « grand laxisme » de la France sur les voyageurs qui arrivent sur le territoire français sans qu’il y ait de contrôles poussés.
« Les personnes potentiellement infectées vont continuer d’embarquer, d’aller et venir en provenance de pays où le nombre de cas explose.
On se voile la face et on ne fait pas bien le boulot alors qu’on le sait, le Covid-19 est une pathologie du voyageur », s’indigne-t-il.
La France devrait effectuer davantage de contrôles
Le professeur Eric Caumes invite la France à regarder comment d’autres pays gèrent la crise sanitaire et de prendre exemple sur l’Autriche par exemple, où il a été récemment. Il recommande qu’il y ait plus de contrôles effectués lors de l’arrivée de voyageurs sur le sol français.
« Là-bas, ils ont eu très peu de morts du Covid-19, et pourtant, durant mon vol, on a pris mes coordonnées pour me prévenir si, rétrospectivement, j’ai été en contact avec une personne suspecte.
Ça s’appelle ‘tracer’.De retour en France, la seule chose qu’on m’a demandé à l’aéroport, c’est si j’avais des symptômes.
Pas un numéro de téléphone, rien ! », a-t-il déclaré. Le professeur a indiqué qu' »en France, il n’y a plus cette culture de santé publique ».
Une recrudescence du nombre de cas de Covid-19
Bien qu’il y ait une diminution du nombre de cas de coronavirus par rapport au début du confinement, le professeur Caumes demande tout de même aux Français d’être vigilant.
Il indique notamment que son unité Covid à la Pitié-Salpêtrière est « pleine ».
Le chef du service des maladies infectieuses a ajouté inquiet que « des cas continuent à arriver » et qu’il a « été obligé d’en ouvrir une autre en début de semaine dernière.»
Le professeur rappelle « qu’il y a 20 % d’asymptomatiques et 50 % avec très peu de symptômes » parmi les personnes infectées par le virus. Il indique aussi que des collègues l’ont contacté pour le prévenir de cas de Covid-19 au sein du personnel soignant de leur hôpital mais que « l’équipe n’a pas été testée ! ».
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