Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1983, il demande une nouvelle fois une remise en liberté, pour raison de santé.
Tommy Recco demande une remise en liberté
Ce mardi 7 juillet, la cour d’appel de Bastia doit délibérer sur la nouvelle demande de remise en liberté formulée par le plus ancien détenu de France.
Joseph-Thomas Recco, 86 ans, espère quitter la prison de Borgo, en Haute-Corse après 37 ans derrière les barreaux.
En 1983, il était condamné par la cour d’assises du Var à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de six personnes entre décembre 1979 et janvier 1980. Pourtant il avait assuré lors de son procès : « Je suis à 100 % innocent, comme le Christ ! ».
7 meurtres en 20 ans
Dans les années 1960 déjà, celui que la presse surnomme Geronimo, en référence à sa longue chevelure, fait parler de lui lorsqu’il tue son parrain pour une querelle de braconnage dans la région de Propriano en Corse-du-Sud, d’où il est originaire. Il est alors condamné à la prison à perpétuité pour meurtre, mais en 1977, il obtient une libération conditionnelle grâce à sa bonne conduite.
Seulement 2 ans plus tard, Tommy Recco récidive et tue trois vendeuses lors d’un braquage à Béziers, dans l’Hérault. Geronimo échappe à la police. Il tue avec la même arme à feu trois autres personnes à Carqueiranne dan le Var, dont une fillette de 11 ans. Puis il est interpellé.
Après un premier aveu en garde à vue, Joseph-Thomas Recco clamera toute sa vie son innocence. Mais la Cour d’assises du Var le déclare coupable, après son absence d’alibi, le témoignage d’un client du supermarché et les expertises balistiques.
« Aucune expertise n’a pu assurer (…) qu’il ne représentait plus aucun danger »
Depuis toutes ces années, Tommy Recco continue d’assurer qu’il est victime d’une « abominable machination ». Désormais, l’octogénaire demande à la Cour d’appel de Bastia une suspension de sa peine pour des raisons de santé, il a notamment des problèmes cardiaques et un mélanome de la peau.
Son avocat admet qu‘il « n’a pas fait un pas sur le chemin de la vérité » mais se demande si « à son âge, et après avoir passé près de soixante ans en prison, sa peine a encore un sens ? »
Pour Me Linda Pipera, avocate du mari d’une des victimes, « aucune expertise n’a pu assurer avec certitude qu’il ne représentait plus aucun danger. Son mépris et son manque d’empathie pour les victimes sont ancrés dans le temps ».
Le fils de Joseph-Thomas Recco a lui assuré qu’il était « hors de question » de revoir son père en cas de libération.
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