L’agression d’un adolescent
tchétchène il y a quelques jours a transformé Dijon, en théâtre d’expéditions punitives de la communauté tchétchène et de riposte de ses habitants.
Cinq personnes ont été placées en garde à vue
Entre vendredi et lundi, cette ville de l’est de la France a été le théâtre de plusieurs nuits de violence. Ces violences sont le fruit de plusieurs expéditions punitives menées par des membres de la communauté tchétchène contre des habitants du quartier dijonnais des Grésilles qui voulaient venger le passage à tabac d’un jeune de 16 ans.
Cinq personnes issues de la communauté tchétchène ont été placées en garde à vue ce jeudi matin dans le cadre de l’enquête sur les violences survenues à Dijon ces derniers jours, a annoncé le procureur de la capitale bourguignonne, Éric Mathais, dans un communiqué.
« Ce matin, 18 juin 2020, cinq gardes à vue ont débuté et des perquisitions ont été réalisées dans plusieurs villes » afin de « vérifier les premiers éléments de cette enquête », est-il précisé dans le communiqué du parquet. Leur rôle exact dans les expéditions punitives menées le week-end dernier à Dijon reste à préciser.
À Dijon, comme partout en France, la République ne reculera jamais face à la violence et à ceux qui voudraient instaurer des zones de non-droit.
Je salue l’engagement courageux et le sang-froid de nos forces de l’ordre : grâce à leur action, ces actes ne resteront pas impunis. pic.twitter.com/ueiEzXtWOCADVERTISEMENT — Christophe Castaner (@CCastaner) June 17, 2020
Mercredi, trois d’entre elles ont été remises en liberté, selon le parquet. La quatrième, un homme de 32 ans sans antécédents judiciaires, a écopé de 90 jours-amendes à 5 euros et d’une interdiction de détenir ou porter une arme pendant cinq ans
Une enquête pour tentative de meurtre en bande organisée ouverte
« Six objectifs » avaient été ciblés à travers la France, tous en régions et dans la communauté tchétchène, selon une source proche de l’enquête qui précise que seulement cinq d’entre eux ont débouché sur une interpellation, rapporte l’Agence France-presse.
L’enquête « est destinée à comprendre de quelle manière les différentes infractions commises ont pu être provoquées ou organisées, d’en identifier les auteurs et d’y donner les suites appropriées », précise le procureur.
Eric Mathais avait affirmé, mercredi, que les investigations se poursuivaient « pour parvenir à identifier les participants » aux violences urbaines qui ont secoué les Grésilles mais aussi Chenôve par la suite, dans la banlieue sud-ouest de Dijon.
Le procureur Eric Mathais avait dénoncé «une dérive communautariste et raciste» et résume l’affaire à «une expédition punitive de Tchétchènes, une vengeance, sur des membres de la communauté maghrébine, qui auraient agressé un jeune homme, peut-être dans le cadre d’une affaire de trafic de drogues».