Aujourd’hui nous vous présentons Kevin Ortega, le
coiffeur maraudeur à la tête depuis deux ans de la fondation « Coiff in the street« . Il s’est installé à Piriac-sur-mer, en Loire-Atlantique mais s’est déplacé à Nantes depuis le déconfinement pour coiffer les sans-abri. Chapeau l’artiste !
Kevin, le coiffeur maraudeur a repris du service auprès des sans-abri !
Alors que ce jeune homme, natif d’Aubagne, a quitté le sud de la France pour s’installer en Loire-Atlantique, il a pour ambition de trouver un petit salon pour exercer son travail de coiffeur dans la région.
La chaîne de télévision France 3 – Pays de la Loire l’a interviewé pour en savoir un peu plus sur sa vie de coiffeur maraudeur et sa bienveillance envers les sans-abri.
Kevin Ortega a expliqué: « L’aventure a commencé à Marseille.
L’idée est venue d’outre-manche, quand j’ai entendu parler d’un coiffeur londonien qui maraudait dans les rues britanniques. J’ai trouvé l’initiative vraiment super, par le biais des réseaux sociaux, je me suis lancé.J’ai commencé à la Ciotat.
Et puis, ça s’est enchaîné dans toutes les villes alentour. J’ai lancé un appel à tous les coiffeurs de France pour descendre dans les rues et offrir des coupes de cheveux aux sans-abri.Les médias ont fait le reste.
L’histoire est née comme ça« .
En plus de son métier de coiffeur, Kevin sensibilise aussi les gens sur les relations qu’il faut avoir avec les SDF, il a confié: « Il faut avoir de la sensibilité, il ne faut pas être fainéant. Il ne faut pas non plus être craintif. Il faut être sociable, avoir le sourire aux lèvres. Il faut aussi savoir aborder ces personnes-là avec simplicité et précaution. Se mettre à leur niveau. Et les considérer comme des amis, comme des êtres humains« .
Puis il a parlé de sa « démarche atypique » en disant: « Mon concept, c’est de sillonner les quartiers en toute liberté.
Il n’y a pas de tranches horaires, pas de lieux fixes.
Je coiffe les gens, dans la rue, à même le sol. À l’endroit même où je les rencontre. C’est ça qui est unique. Je n’attends aucun retour. Je fais ça pour eux, pas pour moi.La rencontre est toujours belle.
Il y a toujours, une magie qui s’opère pendant cet instant de partage ».Kevin Ortega, un homme au grand cœur !
Cependant, la crise sanitaire du coronavirus l’a empêché d’exercer pendant deux mois, mais depuis le déconfinement, il a décidé de reprendre du service mais très choqué par ce que les SDF ont dû endurer: « C’était aussi important pour moi de retrouver les gens de la rue que mes clients.
Ils ont souffert encore un peu plus.
Il y a eu un manque de moyens, un manque de solidarité, un manque de masques, d’hygiène. Ils continuent à mourir dans les rues ».C’est pour redonner du baume au cœur des sans-abri qu’il parcourt à nouveau les rues Nantaises et 15 personnes ont déjà bénéficié de ses services même si maintenant, il redouble de vigilance en ce qui concerne l’hygiène: « Je porte un masque que je change à chaque intervention.
En plus, j’ai une visière, des gants jetables.
J’ai un système de lingettes désinfectantes pour nettoyer le matériel après chaque coupe. J’utilise aussi des peignoirs à usage unique. mon seul regret c’est que, malheureusement je ne peux pas leur serrer la main, comme en temps normal ».Kevin Ortega a noté que les passants ne trouvaient pas sa démarche louable, notamment lorsqu’il analyse leurs réactions: « les regards étaient méfiants, froids, fermés.
Du style : il est fou de faire ça alors qu’il y a le Covid-19.Ce ne sont pas des attitudes que j’ai l’habitude de constater.
Il y a aussi eu quelques réactions de surprise et des promeneurs admiratifs d’une telle action pendant cette période ». La police est même venue le voir pour savoir ce qu’il faisait, mais avec ses explications, ils l’ont laissé tranquille.Il y a quelques années, alors qu’il servait les plus démunis aux Restos du cœur, il a eu une révélation: « cela m’a permis de toucher du doigt la pauvreté qui frappe notre pays et de prendre du recul sur la vie.
Cela m’a aussi appris à aborder plus facilement les personnes qui vivent dans une extrême précarité.
Je connais parfaitement le système associatif. Je l’ai quitté parce qu’il était trop institutionnalisé et que j’ai vu des tonnes de nourriture partir à la poubelle.Ça m’a écœuré ».
Une initiative que l’on peut que saluer, félicitations Kevin pour votre dévouement envers les plus démunis, vous êtes un exemple pour tous !
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