Le Pr.
Olivier Lambotte, professeur d’immunologie à l’Université Paris-Saclay et à l’APHP, était l’invité de Jean-Jacques Bourdin ce vendredi pour discuter du coronavirus et de l’immunité.
Des zones d’ombres autour de l’immunité des patients guéris
En attendant qu’un vaccin contre le coronavirus soit découvert et produit, ce qui n’irait que dans 12 à 18 mois selon les experts, on se pose des questions sur l’immunité. Les autorités scientifiques restent vigilantes, car il se pourrait que les personnes guéries du Covid-19 ne soit pas immunisées contre une autre infection.
En effet, des chercheurs sud-coréens ont remarqué la semaine dernière de nouveaux cas chez des personnes guéries.
On sait très peu de choses par rapport à l’immunité, mais on sait qu’on développe bien une immunité après avoir contracté le coronavirus. Mais on ne sait pas combien de temps elle dure.
Le Pr. Lambotte a déclaré: « On ne sait pas encore beaucoup de choses sur ce virus donc il faut rester prudents. On està peu près sûrs que le système se défend. Mais on ne sait pas du tout si six mois ou un an plus tard cette défense va persister. »
Les personnes qui ont déjà attrapé le coronavirus pourraient donc l’attraper une deuxième fois. Deux conditions sont nécessaires pour que ça arrive : le système immunitaire faiblit et il y a un nouveau contact avec le virus. Il est aussi possible de l’attraper de nouveau si le virus mute: s’il mute peu, le système immunitaire peut s’adapter, mais s’il mute beaucoup, l’organisme le verra comme un nouveau virus.
La stratégie de déconfinement doit tenir compte de l’immunité
Selon le Pr. Lambotte, « La connaissance précise de l’immunité sera essentielle pour le déconfinement ». La stratégie de déconfinement en France devra donc tenir compte de l’immunité en l’absence d’un vaccin.
« Il y a l’enjeu majeur derrière qui est la capacité d’avoir une protection globale de la population. La connaissance précise de l’immunité sera essentielle là-dessus. »
Le taux d’immunité de la population serait « de l’ordre de 10-12% maximum » selon Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique.
« Donc cela veut dire que la première vague n’a contaminé qu’une fraction limitée et qu’on ne peut pas compter dessus en terme de protection« .
Renforcer son immunité apparaît donc comme essentiel.
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