Le plan de désengorgement des prisons défendu par
Nicole Belloubet, la ministre de la Justice, pour y contenir la propagation du coronavirus, a finalement produit des résultats qui vont très au-delà de ses premières attentes.
Désengorger les prisons françaises
923 détenus
en un mois. Auditionné ce mercredi matin par la commission des lois de l’Assemblée nationale, Stéphane Bredin, le directeur de l’administration pénitentiaire, a déclaré que le nombre de personnes détenues en prison avait chuté de 9.923
en à peine un mois pour s’établir à 62. 650. C’est environ 1. 500 de plus que le nombre de places opérationnelles à ce jour, soit 61. 080.Le 8 avril, la ministre de la Justice Nicole Belloubet avait fait état d’environ 8.
000 détenus en moins dans les 188 prisons françaises.La surpopulation carcérale en France a donné lieu à une condamnation de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) en janvier dernier.
Plus de sorties que d’entrées de détenus en prison
En effet, pour contenir la diffusion du Covid-19 dans les prisons et y maintenir le calme, le gouvernement avait décidé de recourir aux sorties anticipées.
Les entrées en prison sont moins nombreuses, et le nombre de sorties de détenus est passé de 209 par jour à 404 en moyenne.
Les détenus auxquels il ne restait plus que six mois à purger, à condition d’être affectés à un travail d’intérêt général, pouvaient être autorisés à ne plus séjourner derrière les barreaux. Idem pour les peines courtes, celles de deux mois, dont les détenteurs pouvaient être libérés sans cette contrepartie pénale.
Nicole Belloubet, la garde des Sceaux avait indiqué tabler sur 5.000 sorties anticipées . Toutefois, les chiffres sont plus que dépassés. Adeline Hazan, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), avait quant à elle réclamé la semaine dernière la libération anticipée d’« au moins 7.000 détenus supplémentaires ».
En plus des sorties anticipées, le ralentissement de l’activité judiciaire a diminué les entrées.
En raison de la pandémie de coronavirus, beaucoup d’affaires qui devaient passer devant les tribunaux sont reportées, la justice se concentrant sur les cas les plus graves (crimes, violences à la personne).Par conséquent, le flux des incarcérations s’est considérablement réduit, essentiellement dans les maisons d’arrêts qui concentrent les courtes peines, les seules concernées.
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