Ce jeudi le Premier Ministre s’est exprimé devant les caméras de TF1 et LCI dans « Le Premier ministre face à la crise » afin d’apporter des réponses aux questions que se posent les Français à propos du coronavirus.
Voici tout ce que l’on doit retenir…
Que faut-il retenir de la prise de parole d’Edouard Philippe ce jeudi soir ?
- La situation dans les Ehpad:
Edouard Philippe a rappelé que le gouvernement faisait tout pour protéger les personnes âgées.
Il a aussi expliqué qu’il souhaitait que la réserve sanitaire soit mobilisé pour que dès qu’un cas est identifié, ont puisse mobiliser des moyens médicaux dans les Ehpad quand c’est nécessaire mais aussi que dès que des cas suspects interviennent dans les Ehpad, on puisse projeter des moyens médicaux.
- Le début des vacances de Pâques:
Le Premier ministre a été clair lorsqu’il s’est adressé aux personnes qui souhaitaient partir en vacances de Pâques: « Rester chez soi, c’est aider les soignants et nous aider à passer le cap délicat que nous vivons en ce moment.
Le virus n’est pas en vacances.
Et le confinement ce n’est pas se déplacer en France pour essayer de passer un moment moins difficile que chez soi. J’appelle tous nos concitoyens à respecter toutes les règles de confinement.Les contrôles seront accentués sur les routes, dans les gares mais les sanctions ne seront pas durcies.
J’en appelle à la responsabilité de nos concitoyens ».- Il y aura-t-il une pénurie de médicaments dans les hôpitaux ?
Lorsque cette question lui a été posé, Edouard Philippe a expliqué: « C’est l’une des questions les plus délicates que nous devons affronter en ce moment.
Partout dans le monde il se passe ce qu’il se passe en France : une augmentation du nombre de malades en soins intensifs.
Donc la consommation des produits nécessaires explose dans des proportions jamais imaginées, de l’ordre de 2000%.Il y a donc des tensions en approvisionnement dans un certain nombre de molécules et médicaments.
Un certain nombre de ces molécules est en stock suffisant, dans les hôpitaux ou les industriels. Pour d’autres les stocks sont plus limités, donc les inquiétudes des soignants sont réelles.Ma bataille numéro un en ce moment est d’être capable de répondre à la demande.
Cet après-midi j’ai appelé des industriels pour voir quels étaient les endroits qui bloquaient dans l’approvisionnement de la matière première ou la fabrication de ces médicaments, et nous nous battons pour gérer cette tension.Nous avons les ressources, la volonté, pour faire en sorte de surmonter cette difficulté.
- Comment se déroulera le déconfinement ?
Le Premier ministre a rappelé: « Je comprends l’impatience, mais le déconfinement ce n’est pas pour demain matin. Il sera en vigueur jusqu’au 15 avril mais durera probablement plus longtemps. Nous sommes en train de réfléchir à la façon dont nous allons procéder mais nous ne connaissons pas les réponses. »
« Première inconnue : existera-t-il un traitement reconnu qui peut être prescrit et limiter l’impact de la maladie ? Comment allons-nous sortir de cette phase concernant la circulation du virus dans la population française ? Par exemple, si dans le Grand Est le virus a beaucoup circulé, beaucoup d’habitants ont développé des formes asymptomatiques, ou une grande partie de la population a été immunisée.
Ce n’est pas la même chose que si une petite partie de la population d’une autre région a été immunisée.
Pour savoir tous cela, il est nécessaire de s’appuyer sur des tests sérologiques. Or, un trop petit nombre sont disponibles aujourd’hui.»
« Il faudra procéder de façon progressive pour que nous ne soyons pas frappé par une seconde vague. C’est un exercice très délicat. Nous allons devoir nous coordonner au niveau européen. »
- Comment le baccalauréat se déroulera cette année ?
Le chef du gouvernement a déclaré: « Ce qui est acquis c’est qu’il n’est pas possible que les élèves puissent passer le baccalauréat dans des conditions normales.
Cette machinerie annuelle ne va pas pouvoir être mise en œuvre dans les bonnes conditions.
Ça veut dire que très probablement il va falloir organiser les épreuves du bac 2020 d’une façon totalement neuve et originale. Soit elles auront lieu sur le fondement du contrôle continu, soit on peut espérer conjuguer à ce contrôle continu une épreuve qui serait organisée au mois de juin.C’est ce que j’ai demandé au ministre de l’Éducation d’instruire.
Je pense que c’est sur la piste du contrôle continu le plus complet qu’il va falloir se reposer. »- Une nouvelle date pour les élections municipales ?
Le gouvernement saura le 23 mai s’il est possible de l’organiser le 21 juin: « Si on fait le constat que ce n’est pas possible alors il faudra décaler les élections, peut-être en octobre, peut-être après.
Il n’est pas question de revenir sur l’élection des maires au premier tour le 15 mars dernier.
Mais pour les 5000 communes qui doivent passer par un second tour pour élire leur maire, il pourrait être nécessaire de réorganiser un premier tour.»
- La question épineuse des masques
A propos des masques commandés à la Chine, le Premier ministre explique : « Nous avons passé les commandes, il faut maintenant obtenir les livraisons. Nous nous heurtons parfois à des difficultés ».
Il a ensuite dit pourquoi le gouvernement avait déclaré aux Français que les masques ne servaient à rien, alors que les pays asiatiques les utilisent au quotidien: « Le directeur exécutif des programmes d’urgence de l’OMS continue à dire que le port du masque en population générale n’est pas forcément une bonne idée. Il est d’abord nécessaire d’appliquer les gestes barrières. »
- Les impôts augmenteront-ils après la crise sanitaire ?
Rassurant, le Premier Ministre a expliqué: « La crise sanitaire va devenir une crise économique car le coup de frein est si brutal, massif, durable qu’il va falloir aider le pays à franchir la crise et ensuite à redémarrer.
La pire des choses serait d’augmenter les impôts.
Nous devons nous organiser pour que le pays tienne, les entreprises subsistent, et qu’une fois passé le plus dur, un plan de relance national, européen, mondial peut-être, puisse permettre à l’ensemble de l’économie mondiale de repartir.»
- Faut-il être optimiste ou pessimiste pour la suite ?
En chef de gouvernement et leader de troupe, Edouard Philippe a confié: « J’essaye d’être lucide sur les risques que nous avons à affronter, les difficultés auxquelles nous devons faire face, les périples que nous avons à contourner ou dépasser.
Donc je ne suis ni optimiste ni pessimiste, j’essaye d’être concentré et tout entier consacré à ma tâche.
J’ai toujours au fond de moi la volonté d’avancer, de prendre des décisions, des fois sur le fondement d’informations contradictoires, parfois incomplètes.Je m’excuse par avance car parfois il est possible de se tromper ».
Pour finir, le Premier Ministre a conclu en disant: « A tous je veux dire un message d’espoir, de grande concentration. Ce n’est pas fini, ça va continuer et ça va encore être difficile« .
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