Le dépôt d’un préavis de grève en pleine crise sanitaire passe mal dans la majorité mais aussi pour certains partis d’opposition.
Un préavis de grève qui fait bondir la majorité
Alors que tout le pays est en confinement, le dépôt d’un préavis de grève de la part de la CGT des services publiques du 1er au 30 avril est considéré comme un véritable coup bas pour la République en Marche. Le message derrière cette initiative est de protester contre les mesures qualifiées « d’antisociales » adoptées dans le cadre de la loi sur l’état d’urgences sanitaire.
Le gouvernement a fait part de sa « surprise » à BFM TV tout en rappelant que le droit de grève est inaliénable et protégé par la constitution: “Nous prenons acte du préavis, même si nous avons dit à cette fédération notre surprise et notre sentiment que c’était un préavis inopportun”.
Le délégué général d’En Marche, Stanislas Guerini est plus direct. Il considère cette initiative comme « inconcevable et irresponsable ». Il n’est pas le seul à avoir durement réagit, Guillaume Vuiletet, député LREM du Val d’Oise, qui a été testé positif au Covid-19 parle lui de décision « ubuesque ».
Ubuesque. Appeler à la grève als que nous traversons une épidémie mortelle, que ceux mobilisés en 1e ligne, ds les hôpitaux, les commerces, se démènent pr que les autres vivent, est inconcevable #CGT #COVID2019 @LaREM_AN https://t.co/cKZPcSo1bp
ADVERTISEMENT — Guillaume Vuilletet (@g_vuilletet) March 27, 2020
Même son de cloche du côté des Républicains, Eric Woerth, député LR de l’Oise et Président de la Commission des finances de l’Aseemblée Nationale parle lui de folie.
Préavis de grève pour avril : la #CGT services publics serait elle devenue folle?#CONFINEMENTJOUR11 #recession
— Eric Woerth (@ericwoerth) March 27, 2020
« la vie démocratique continue à s’exprimer »
La CGT a réagit face aux nombreuses critiques. La secrétaire générale de la fédération CGT des services publiques, Natacha Pommet, justifie le maintien du préavis:
“Il ne s’agit pas d’un appel à la grève mais d’un préavis de couverture, une possibilité offerte en dernier recours à chacun de nos personnels de faire valoir leurs droits s’ils ne se sentent pas protégés dans l’exercice de leur travail”.
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Le secrétaire général du syndicat, Philippe Martinez, affirmait mercredi au HuffPost la nécessité de maintenir la pression sociale en période de crise sanitaire ou non : “Il y a des salariés qui se mettent en grève en ce moment. Il faut que la vie démocratique continue à s’exprimer”.
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