Cette jeune femme
handicapée de 21 ans aimerait tellement continuer à poursuivre ses études en Sciences-po. Cependant, les chances qu’elle continue à étudier s’amoindrissent depuis que son auxiliaire de vie scolaire a été supprimé…
Chloé, une étudiante handicapée à Sciences-po vient de lancer une cagnotte pour pouvoir continuer ses études
Chloé est handicapée depuis sa naissance, elle est tétraplégique et ne parle pas. Pour communiquer avec sa mère, Valérie, celle-ci énonce l’alphabet et Chloé répond par un mouvement de la tête pour signaler chaque lettre des mots qu’elle souhaite composer.
La jeune femme peut écrire via un écran d’ordinateur à l’aide d’une commande qu’elle manipule avec son menton et qui lui permet de sélectionner des lettres sur un clavier. Malgré son handicap, Chloé a obtenu son bac en juin dernier avec une mention « très bien » et a pu rejoindre les bancs de Sciences-Politiques de Grenoble pour y faire sa première année.
L’étudiante de 21 ans a bénéficié de l’assistance de l’auxiliaire de vie scolaire durant toute sa scolarité, de la maternelle au lycée.
Mais depuis qu’elle a rejoint Science-Po, elle a perdu son droit à l’AVS.Sa mère, furieuse contre cette décision, a déclaré: « On a découvert qu’en France, à l’université, Chloé n’avait plus droit à l’AVS.
Or avec son lourd handicap, il est impossible pour ma fille de se débrouiller seule pour suivre ses études ».
Pour Aziza, l’assistante et AVS de Chloé depuis cinq ans: « Je suis son double.
Je suis sa voix, ses bras, ses gestes. Je l’habille, je l’aide à se déplacer, à manger, à boire. Je suis à ses côtés durant ses cours.Je fais le lien avec ses enseignants » ce à quoi Chloé a écrit sur son ordinateur: « Pas d’AVS, pas d’études supérieures.
Comme si après le bac, le handicap s’envolait. Je veux vraiment aller au bout de mes études de Sciences-po afin de m’intégrer dans la société et d’être utile ».Chloé a mis en ligne une cagnotte pour l’aider à continuer ses études
Même si Chloé a réussi a terminer sa première année de Sciences-Po à Grenoble c’est grâce à la mobilisation des responsables de l’école.
Valérie, sa maman, a témoigné: « Nous avons pu embaucher Aziza, son AVS, grâce à l’aide financière de la fondation de Sciences-po Grenoble qui bénéficie du mécénat d’entreprises partenaires.
Mais c’est une solution temporaire.Une AVS coûte 25 000 euros par an.
Actuellement nous pouvons compter sur 15 000 euros. La scolarité de Chloé va durer 10 ans car elle fera chaque année d’étude en deux ans. Il nous faut donc à tout prix trouver une solution viable pour l’avenir ».Chloé a donc mis en ligne une cagnotte sur leetchi.
com tandis que sa famille s’est tournée vers le ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal et la première dame Brigitte Macron. La maman de Chloé a écrit au gouvernement: « Je suis d’accord avec Monsieur Macron quand il dit que tous les enfants handicapés doivent être scolarisés. Mais il faut savoir que ces enfants voudront peut-être faire des études supérieures.
Enfin, Chloé a lancé un appel de désespoir à la première dame et a écrit: « Madame Macron, j’en appelle à vous pour m’aider à faire bouger les choses. Pour moi et pour tous les étudiants handicapés en galère. Je me suis battue pour obtenir mon bac avec mention très bien et intégrer Sciences-po. Je ne veux pas que cela s’arrête là en raison des oublis de l’État. »
L’histoire de Chloé mobilise toute l’université de Grenoble et les étudiants la soutienne pour qu’elle puisse rester parmi eux.
Espérons que Chloé récupère son droit à l’AVS et qu’elle fasse de grandes choses dans le futur…