Alors qu’il a été mis en examen mardi pour la mise en ligne de
vidéos intimes de Benjamin Griveaux, Piotr Pavlenski, l’artiste et activiste russe, se dit « content d’avoir fait ça ».
Un geste politique pour révéler les mécaniques du pouvoir
Bien que Piotr Pavlenski ait préféré garder le silence pendant sa garde à vue, il n’a pas hésité à s’exprimer devant les journalistes lors de sa sortie du tribunal mardi soir. « Je pensais que la France était un pays de liberté, ce n’est pas du tout le cas », a-t-il dénoncé.
Pour autant Piotr Pavlenski reconnait avoir été agréablement surpris de ne pas avoir été incarcéré. Le nouvel avocat de l’activiste russe, Me Yassine Bouzrou a en effet déclaré : « Le magistrat instructeur a pris une décision courageuse en ne suivant pas les réquisitions du parquet de placement en détention. La procédure est fortement critiquable au niveau procédural. Une requête en nullité sera certainement déposée prochainement ».
Un peu plus tôt dans l’après-midi, l’ancien avocat de Piotr Pavlenski, Me Juan Branco avait indiqué que l’artiste se considérait victime d’une « procédure politique ».
L’activiste russe, qui avait revendiqué avant son interpellation la mise en ligne des vidéos intimes de Benjamin Griveaux, ne renie pas son geste politique.
Il a déclaré : « Je suis content d’avoir fait ça », et il compte bien poursuivre son « projet » baptisé « pornopolitique » dont il assume seul la création.
« On a dit que j’étais du FSB (les services secrets russes), qu’il y avait le Kremlin derrière moi, mais c’est facile, on dit toujours ça quand les choses dérangent ou ne plaisent pas.C’est mon projet et les policiers verront dans mes ordinateurs qu’ils ont saisis qu’il n’y a rien d’autre.
Moi, mes actes sont artistiques et politiques, je veux révéler les mécaniques du pouvoir. »Un geste politique qui a donné lieu à deux mises en examen
Le geste politique de Piotr Pavlenski a également révélé l’implication de sa compagne, Alexandra de Taddeo, une étudiante de 29 ans qui avait entretenu une liaison virtuelle avec Benjamin Griveaux.
Ce geste politique a donné lieu à deux mises en examen puisque Piotr Pavlenski et Alexandra de Taddeo ont été mis en examen pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » et « diffusion sans l’accord de la personne d’un enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel et obtenues avec son consentement ou par elle-même ».
Face à la juge d’instruction, sa compagne Alexandra de Taddeo a choisi de ne pas s’exprimer.
Pour autant, la jeune femme s’est expliquée en garde à vue face aux enquêteurs. Elle a confirmé qu’elle avait été la destinataire, en 2018, d’une vidéo à caractère sexuel envoyée par Benjamin Griveaux, alors porte-parole du gouvernement.Son avocate Me Noémie Saidi-Cottier a néanmoins voulu préciser que : « Elle explique l’avoir conservée pour se protéger.
Mais elle n’a jamais été dans une logique de vengeance à son égard ». Selon plusieurs sources, les échanges entre l’étudiante et l’homme politique auraient été essentiellement virtuels et matérialisés par une seule rencontre.Au sujet de la démarche de Piotr Pavlenski de publier en ligne les vidéos, l’avocate d’Alexandre Taddeo a voulu aussi clarifier que « Elle comprend sa démarche et la soutient. Elle aime l’homme, mais elle aime aussi l’artiste. Elle s’intéresse à l’art et son positionnement jusqu’au-boutiste lui plaît ».
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