Après la polémique récente créé par les députés qui ont refusé de prolonger le
congé des parents suite à la perte d’un enfant, voici un autre épisode houleux qui concerne cette fois l’allocation adulte handicapé (AAH). En effet, jeudi soir, les députés de l’Assemblée nationale ont adopté une proposition de loi contre l’avis du gouvernement et de la majorité.
Le texte prévoie une modification du calcul de cette allocation qui ne prend désormais plus en compte les revenus du conjoint. De plus, pour bénéficier de la prestation de compensation du handicap, il faudra désormais être âgé d’au moins 65 ans. Les députés ont adopté la proposition de loi en première lecture à 44 voix contre 31.
Les élus LREM et MoDem pourtant en majorité au moment du vote ont été minoritaires a voté en faveur de la proposition de loi du groupe Libertés et Territoires. Quatre députés LREM et une députés MoDem ont soutenu la proposition de même que les députés UDI-Agir.
Un vote sous tension concernant l’allocation adulte handicapé
François Ruffin, député de la France Insoumise, a déclaré à la majorité : «Vous avez la possibilité de l’humanité.
Vous serez seuls dans cet hémicycle et dans le pays». Ce à quoi Jean-Luc Mélenchon a ajouté : «Vous êtes pris en flagrant délit d’inhumanité une fois de plus».
Après ces attaques, la députée LREM, Anne-Christine Lang, a répondu aux députés FI et LR de «garder leurs leçons d’humanité» et elle leur reproche de faire «croire aux associations (de personnes en situation de handicap) qu’on pouvait raser gratis».
Avant de passer au vote de cette proposition de loi concernant l’allocation adulte handicapé, les députés LREM ont demandé une suspension de séance.
Jean-Luc Mélenchon a pris cela pour une tentative du changement de «rapport de force».Suite à cela, le règlement a été rappelé aux députés avant de procéder au vote de la proposition de loi portée par le député Libertés et Territoires Yannick Favennec Becot.
Une proposition qui porte sur «diverses mesures sociales» pour les personnes handicapées et celles en EHPAD.
L’allocation adulte handicapé a déjà été revalorisée deux fois
Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, a tenu à défendre le gouvernement.
Elle a déclaré que depuis la conférence nationale du handicap, pour le gouvernement, «la priorité était donnée au handicap».
Elle a également insisté sur le fait que l’allocation adulte handicapé avait été revalorisée à deux reprises depuis l’élection présidentielle d’Emmanuel Macron et qu’elle était «quasi-individualisée».Mme Cluzel a donc déclaré agacé : «Arrêtez de dire que nous n’avons rien fait».
La secrétaire d’Etat a également plaidé pour que ces sujets soient abordés dans un «cadre global» dans le projet de loi «grand âge et autonomie» à l’été 2020. La députée MoDem Nadia Essayan a ensuite renchérit en disant : «Nous ne sommes pas insensibles à la question».
Le même jour, l’Assemblée nationale a adopté une autre proposition du groupe Libertés et Territoires concernant l’indemnisation des victimes d’infractions graves (viol, enlèvement, réduction en esclavage…). La rédaction d’un article du code de procédure pénale a été revu car il était «source de contentieux».
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