Le jugement de Loïc Vantal a commencé mardi devant la cour d’assises de la Marne.
En 2016, l’homme avait battu à mort le petit Tony, 3 ans, fils de sa compagne. La mère de l’enfant est quant à elle jugé pour « non-assistance à personne en danger ».
Le 26 novembre 2016, Tony mourrait d’une rupture de la rate et du pancréas causée par les coups violents reçus à l’abdomen. Après deux jours de vomissements sans que personne ne réagisse, il succombait à ses blessures. Le petit garçon de trois ans a subi quotidiennement des coups, insultes, punitions humiliantes pendant 5 semaines. L’enfant est devenu le souffre-douleur de Loïc Vantal, le compagnon de sa mère.
Preuve de ce déchaînement de violences : le sang de Tony a été retrouvé partout dans l’appartement familial des Argonautes à Reims. L’autopsie avait révélé, en plus de la rupture de la rate et du pancréas, des lésions traumatiques multiples au visage, au cuir chevelu, plusieurs fractures des côtes mais aussi une lésion du frein de la lèvre supérieure, « particulièrement évocatrice de maltraitance » selon les experts.
Tony est mort sous les coups de son beau-père
Depuis mardi, le couple comparaît devant la cour d’assises de la Marne.
Le compagnon, aujourd’hui âgé de 27 ans pour violences volontaires sur mineur de moins de 15 ans ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et Caroline Létoile, 22 ans comparaît libre pour « non-assistance à personne en péril » et « non-dénonciation de privations et de mauvais traitements ».Il encourt jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle et la mère 5 ans.
Caroline Létoile a rapidement reconnu que son ancien compagnon battait son fils. Pour Loïc Vantal, toute cette violence avait pour objectif de « discipliner » Tony.
L’entourage de Tony avait des doutes mais n’a rien dit
Les proches de la jeune femme avait constaté un changement dans le comportement du petit garçon. La mère de Caroline avait découvert les bleus sur le corps de Tony, tandis que sa sœur le trouvait « triste ».
Le père du petit garçon, la directrice de l’école et les voisins ont eux aussi découvert les traces sur le visage de l’enfant ou les hématomes.
Chaque fois, la mère expliquait ces blessures par des chutes.
Les voisins ont même entendus les insultes, les coups et les pleurs de l’enfant de 3 ans. « Si les services de police avaient été alertés par le voisinage, cet enfant aurait pu passer Noël 2016 », avait d’ailleurs déploré à l’époque le procureur de Reims, Matthieu Bourrette.Les voisins avaient expliqué craindre les réactions de Loïc Vantal, qui avait déjà été condamné 7 fois pour des faits de violences aggravés ou des menaces de mort.
Me Caroline Remond, qui représente l’association L’enfant bleu, déplore : »La mort du petit Tony aurait pu être évitée à de nombreuses reprises et par l’entremise de plusieurs personnes de son entourage. Il faut signaler, alerter pour sauver. En cas de doute, il faut le faire, il vaut mieux se tromper mais alerter pour sauver. »
L’enjeu du procès
Caroline Létoile, décrite comme immature et soumise par les experts, a d’ailleurs toujours affirmé ne pas avoir réagi par « peur » de son conjoint.
Les juges ont estimé qu’elle avait « plusieurs occasions de prendre la fuite ». Sa seule action a été d’appeler les pompiers le 26 novembre 2016 vers 15 h 30 pour expliquer que son fils avait perdu connaissance. L’enfant mourrait 1 h 30 après.
« L’enjeu de ce procès est de savoir ce qu’il s’est passé le jour même des faits puisqu’on a très peu d’explications dans le dossier sur l’après-midi lors de laquelle Tony est mort mais aussi ce qu’il s’est passé pendant ce mois et demi lors duquel Tony a été régulièrement frappé, violenté par le compagnon de sa mère.
C’est aussi de savoir pourquoi la mère n’a pas réagi.
» explique Me Remond.
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