Le Groupe d’États contre la Corruption (Greco) estime qu’il y a encore trop de « zones grises » en France.
Composé de 48 États européens plus les États-Unis, le Greco a été créé en 1999 pour améliorer la capacité de ses membres à lutter contre la corruption. Il juge nécessaire que « le président de la République » ainsi que les membres du gouvernement rendent compte publiquement de leurs rencontres avec les lobbyistes.
Trop de « zones grises » en France
Jeudi 9 janvier, le Greco du Conseil de l’Europe a pointé du doigt la persistance de « zones grises » en France. Il appelle donc Paris à faire plus d’efforts pour prévenir la corruption “au sein de l’exécutif”.
Le Greco n’est pas le seul à demander « plus de transparence » au gouvernement français. Les citoyens eux-mêmes souhaiteraient connaître les accords passés entre politique français et les rôles des lobbys. Selon un sondage YouGov réalisé en septembre 2018, après la démission de Nicolat Hulot qui avait pointé du doigt le rôle des lobbys, 4 français sur 5 estimaient que ces derniers avaient trop d’influence dans la politique du pays.
“L’attente croissante des citoyens quant à l’exemplarité des membres de l’exécutif (…) est palpable en France”, insiste dans son dernier rapport de 71 pages l’organe anti-corruption du Conseil de l’Europe, basé à Strasbourg.
En dépit de l’évolution « positive », comme les créations de l’Agence française anticorruption (AFA), de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), des « zones grises » demeurent.
Le Greco estime qu’« une plus grande transparence s’impose », surtout en ce qui concerne les “contacts entre l’exécutif et les groupes d’intérêts”. Le Greco préconise que “les membres de l’exécutif, y compris le président de la République”, fassent ”état publiquement et à intervalles réguliers des lobbyistes rencontrés et des questions abordées”.
Le Conseil de l’Europe demande « une plus grande transparence »
Le Greco reconnait que la France a déjà fait des efforts, mais pas encore assez. Par exemple, il salue l’adoption récente d’un plan de détection et de prévention des risques de corruption “au sein des ministères” mais regrette qu’il ne soit pas étendu jusqu' »au cabinet du Président de la République ».
Le Conseil de l’Europe souhaiterait aussi que les déclarations de patrimoine et d’intérêts du président de la République devraient également être “examinées à son entrée en fonction afin de désamorcer tout éventuel conflit d’intérêts”.
Le Greco appelle « à l’élaboration d’une stratégie globale de prévention de la corruption » au sein de la police et de la gendarmerie, avec des “contrôles de sécurité” organisés tout au long des carrières afin d’évaluer la “situation personnelle” des agents, susceptible de les rendre “plus vulnérables” à la corruption.
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