Ce mardi 7 janvier marque les 5 ans depuis l’
attentat contre Charlie Hebdo. À cette occasion, le journal sort un numéro spécial ou il cible les «nouveaux gourous de la pensée formatée» et donne également la parole aux proches des victimes.
Dans ce numéro spécial Charlie Hebdo s’en prend «aux nouveaux gourous de la pensée formatée»
Riss, le directeur de la rédaction à Charlie Hebdo, a écrit dans son article : «Hier, on disait merde à Dieu, à l’armée, à l’Eglise, à l’Etat. Aujourd’hui, il faut apprendre à dire merde aux associations tyranniques, aux minorités nombrilistes, aux blogueurs et blogueuses qui nous tapent sur les doigts comme des petits maîtres d’école».
Puis il a ajouté : «Aujourd’hui, le politiquement correct nous impose des orthographes genrées, nous déconseille d’employer des mots supposés dérangeants». Il s’en prend aux «nouveaux censeurs» qui «se croient les rois du monde derrière le clavier de leur smartphone». «Les flammes de l’enfer d’autrefois ont laissé la place aux tweets délateurs de maintenant», dit-t-il.
La une de ce numéro spécial a été réalisée par Coco. Elle représente un smartphone géant avec les logos de trois grands réseaux sociaux (Twitter, Facebook et Snapchat) qui écrase la langue et les bras d’un auteur/dessinateur. Le titre est «Nouvelles censures… Nouvelles dictatures».
Me Richard Malka, l’avocat du journal Charlie Hebdo, dénonce aussi dans une tribune de ce numéro spécial «les mille et une manifestations du tyranniquement correct ambiant».
⚫ Numéro spécial, 5 ans après : Nouvelles censures, nouvelles dictatures ?
ADVERTISEMENT ? Les proches des disparus se souviennent
? @LaureDaussy enquête sur les sensitivity readers
? Richard Malka sur la liberté d’expression➡ En kiosque demain et sur https://t.co/5SPrx5Rgmh pic.twitter.com/l5prxqRh7r
— Charlie Hebdo (@Charlie_Hebdo_) January 6, 2020
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Ce numéro spécial de Charlie Hebdo donne la parole aux proches des victimes
Le numéro spécial de ce 7 janvier donne la parole aux proches des victimes assassinés dans l’attentat contre Charlie Hebdo il y a 5 ans.
Maryse Wolinski, veuve du dessinateur Georges Wolinski, évoque «la vie d’après» et déclare qu’elle n’a «ni couleur ni saveur».Cinq ans après l’attentat contre Charlie Hebdo qui a fait 12 morts, elle s’interroge toujours : «Pourquoi la surveillance de Charlie Hebdo, journal satirique menacé cinquante fois par jour, a-t-elle été supprimée fin novembre 2014 ? Pour faire des économies ? Pour protéger les policiers ? Secret-défense !»
Véronique Cabut, la veuve du dessinateur Cabu, a quant à elle tenu à rendre hommage aux victimes et a souhaité remercier «l’équipe actuelle de continuer chaque semaine ce sport de combat pour la liberté d’expression».
La mère du dessinateur Charb, Denise, a voulu retracer le parcours de son fils et elle a fait part de «sa force de caractère, son acharnement au travail, sa curiosité permanente».
Elle a aussi déclaré : «On nous a traités de “parents indignes” quand il a dessiné Mahomet. Mais nous, on savait mieux que personne qu’il défendait des principes, nous connaissions mieux que quiconque ses valeurs et on admirait sa lucidité et son courage».
On devrait également retrouvé dans ce numéro spécial des commentaires de la fille du dessinateur Honoré ainsi que des enfants du correcteur Mustapha Ourrad, selon le Journal du Dimanche.
Les proches du journaliste Bernard Maris ont préféré prendre un extrait de son livre «Et si on aimait la France».Un article de la rédaction sera également inclus à ce numéro spécial pour rendre hommage au dessinateur Tignous ainsi qu’une ancienne chronique d’Elsa Cayat.
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