Le gouvernement entend répondre « à la colère et au désarroi » du personnel hospitalier.
Emmanuel Macron avait notamment parlé de « décisions fortes », cela faisant suite à la manifestation rassemblant plusieurs milliers de chefs de service, médecins, infirmiers, aides-soignants et internes.
« Nous savons tous ce que nous devons à l’hôpital public »
Edouard Philippe et Agnès Buzyn se sont adressés aux personnels de santé en annonçant une série de mesures en faveur de l’hôpital public et des soignants.
Ils ont ainsi déclaré : « Nous vous avons entendus.
[…] Nous savons tous ce que nous devons à l’hôpital public ». Un message fort quand on sait que de précédentes annonces de la ministre de la Santé, pour les urgences notamment et chiffrées à 750 millions d’euros sur trois ans, n’avaient en effet pas suffi à mettre fin à une grève inédite démarrée en mars.Le Premier ministre a d’abord annoncé la reprise de 10 milliards de dettes des hôpitaux sur trois ans. Le but est d’aider à « restaurer l’équilibre financier des établissements » avec un « signe inédit de confiance du gouvernement envers l’hôpital public ». Cela devrait permettre de « moderniser les hôpitaux actuels et accompagner la transformation que nous menons. »
« Nous assumons d’investir dans l’hôpital public. La perspective de dépasser cette période de crise, et ce risque de décrochage, […] est essentielle pour la nation. Il faut le prendre comme un investissement. »
Une aide substantielle au budget des hôpitaux
« Nous devons reconnaître la situation spécifique de Paris et de la petite couronne » a déclaré Agnès Buzyn, parlant notamment du logement ou de la garde des enfants, qui « pèsent de manière déraisonnable dans le pouvoir d’achat de certains soignants.
» Elle a alors annoncé la création d’une prime annuelle de 800 euros net pour les infirmiers et aides-soignants d’Île-de-France gagnant moins de 1 900 euros par mois.
D’autres primes ont été annoncé dont une de « 100 euros net mensuels » accordée aux aides-soignantes « qui exercent auprès de personnes âgées et qui ont acquis une compétence spécifique en gériatrie », et ce à partir de 2020.Un nouveau « grade de débouché » sera également mis en place afin d’améliorer la fin de carrière pour « l’ensemble des aides-soignants. »
Edouard Philippe a également annoncé une aide substantielle au budget des hôpitaux : 1,5 milliard d’euros sur trois ans. Dès 2020, c’est 300 millions qui leur seront reversés. « Cet argent vient en plus de la trajectoire budgétaire prévue par le gouvernement » a-t-il déclaré. «L’augmentation sera votée dès la semaine prochaine dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale. »
Il a ajouté que « 150 millions par an » seront pris sur le budget du ministère pour le « soutien à l’investissement courant », notamment « l’achat de petits matériels ou l’accomplissement de travaux de rénovation légère ». De plus, toujours d’après le Premier Ministre, l’intégralité des 400 millions d’euros de crédits gelés en début d’année serait « débloquée dans les prochains jours ».
Agnès Buzyn a fait la promesse de « mettre fin au mercenariat » qui sévit dans l’intérim médical. Elle a déjà plafonné les tarifs, ce qui n’empêche pas certains praticiens d’imposer un « chantage sur la continuité des soins ». Elle a ainsi annoncé « des campagnes de contrôle dans les prochaines semaines » pour s’assurer « du respect de la réglementation ».