Les personnes sans abris ont une espérance plus courte de 30 ans par rapport à la moyenne de la population.
L’association Collectif Les Morts de la rue a annoncé mardi 29 octobre que les SDF morts dans la rue recensés en 2018 étaient décédés en moyenne avant l’âge de 50 ans, soit «30 ans plus tôt que la moyenne de la population». Cette association qui mène des actions liées aux décès de personnes vivant ou ayant vécu dans la rue, a recensé 612 sans abris morts dans la rue en 2018 soit 15% de plus qu’en 2017.
Cécile Rocca, la coordinatrice de l’association a annoncé que ce résultat était loin de la réalité : «On est très loin de l’exhaustivité». Selon certaines recherches, il y aurait six fois plus de SDF morts dans la rue que le recensement effectué par le collectif.
Cécile Rocca a déclaré : «Les personnes sans domicile continuent à mourir de manière très anticipée par rapport à la moyenne nationale. Ils meurent trente ans plus tôt que la moyenne de la population, en été comme en hiver. Ce n’est pas une histoire de saison, mais les conditions de vie dans la rue qui sont en cause.»
Les SDF meurent dans la rue suites à nombreuses causes
Les causes de décès des sans-abris témoignent de la violence à laquelle ils font face chaque jour dans la rue. En moyenne, ces personnes sans domicile fixe meurent à «48,7 ans contre 82,18 ans pour la population générale». Selon une étude, 27% de ces décès seraient dus à «des accidents, des agressions ou des suicides», et 36% à des maladies.
L’étude ajoute aussi que «les personnes “SDF” décédées sont majoritairement des hommes jeunes qui ont vécu de longues années à la rue, et qui ont souffert de maladies, d’addictions et de troubles psychiatriques».
Le collectif Les Morts de la rue attire aussi l’attention sur les femmes qui vivent à la rue et sont souvent «invisibles». L’association a déclaré qu’elles représentaient 9% des morts recensées de sans-abris entre 2013 et 2018 mais elle pense que leur nombre est «très probablement sous-estimé». Le plus souvent elles meurent d’une maladie et avant les hommes. Elles décèdent environ à 45,6 ans.
Des mesures spécifiques pour réduire le nombre de SDF morts dans la rue
Suite à ces chiffres alarmants le collectif souhaite que le gouvernement mette des choses en place pour les sans-abris. Il réclame notamment des structures d’hébergement non-mixtes, un meilleur accès aux soins, un accompagnement social et médical renforcé et continu…
Cécile Rocca regrette que «certains lieux d’urgence sont devenus des locaux de stabilisation alors qu’ils ne sont pas faits pour ça. On met à l’abri pendant l’hiver car il fait froid, mais ce qui aide vraiment les personnes, c’est une prise en charge dans la continuité».
En 2017, le collectif Les morts de la rue avaient dénombré le décès de 403 sans-abris dans la rue.
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