Les députés français ont voté en faveur d’une expérimentation du
cannabis à usage thérapeutique sur une période de deux ans, dans le cadre de l’examen du projet de budget de la Sécurité sociale 2020. Une grande avancée dans ce domaine sensible.
Vote en faveur de l’expérimentation du cannabis thérapeutique
Les députés ont voté en faveur d’un amendement autorisant cette expérimentation, destinée à des patients en « impasse thérapeutique ».
Ce projet d’expérimentation avait déjà été validé en juillet par l’ANSM, l’Agence Nationale du Médicament.
Olivier Véran, le député de l’Isère et rapporteur de cet amendement, s’est exprimé à ce propos : « Elle [l’expérimentation] pourra porter sur 3000 patients en France et visera à expérimenter l’impact positif des dérivés du cannabis sur certaines pathologies ».Il a également rappelé que « 17 pays de l’Union européenne ont déjà autorisé des traitements à base de cannabis médical ».
« Ce n’est absolument pas la martingale, ce n’est pas le Graal de l’anti-douleur, il ne s’agit pas de développer un nouveau médicament qui remplacerait le paracétamol ou un autre antalgique mais de trouver le moyen d’un nouveau traitement adjuvant » ajoute-t-il.L’expérimentation de l’usage médical du #cannabis, ce sera:
✅ 3000 malades
✅ sur prescription spécialisée
✅ pour des indications précises comme les douleurs de cancer
✅ pendant 2 ans avec évaluation
Tel est l’objet de mon amendement au #PLFSS2020 pic.twitter.com/y6bBJKGcnXADVERTISEMENT — Olivier Véran (@olivierveran) 9 octobre 2019
Le cannabis thérapeutique, pour qui et dans quel cadre ?
Attention, ce cannabis sera strictement encadré et destiné à certaines personnes uniquement, à des fins bien sûr uniquement thérapeutiques.
Seuls les patients atteints de certaines maladies graves, telles que des formes d’épilepsies, ou touchées par des douleurs neuropathiques, des effets secondaires de chimiothérapie ou en cas de contractions musculaires dues à la sclérose en plaque pourront y avoir accès.
Dans de tels cas, le cannabis peut éventuellement servir à atténuer des douleurs, et ainsi constituer un complément aux traitements traditionnels.
L’expérimentation sera menée uniquement en centre hospitalier, sous prescription d’un médecin spécialiste.
Les patients concernés devront aller chercher le traitement en pharmacie hospitalière, puis seront en mesure de renouveler leurs traitements en pharmacie classique.
Le traitement pourra prendre des formes différentes : fleurs séchées, huiles, tisanes… La filière d’approvisionnement reste cependant un problème à régler.A lire aussi :
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