Les scientifiques ont découvert une variante génétique chez les propriétaires d’animaux qui présentaient une réaction rare entraînée par la salive d’un chien.
En 10 ans, au moins six personnes ont présenté des réactions graves à une forme rare de bactérie appelée capnocytophaga. Celle-ci est commune et inoffensive chez le chien, mais elle peut être fatale pour les humains qui l’attrapent.
L’une de ces personnes est Greg Manteufel, âgé de49 ans et originaire de West Bend, dans le Wisconsin. Suite à un coup de langue donné par Ellie, son pitbull, il a perdu ses bras, ses jambes, une partie de son nez et de sa lèvre supérieure.
Ce cas est extrêmement rare et les médecins de son hôpital, Froedtert & the Medical College of Wisconsin, n’étaient pas au courant.
Mais des chercheurs de la faculté de médecine de Harvard ont découvert chez les victimes une variante du gène qui rendait les personnes plus susceptibles de développer de graves problèmes médicaux à partir de la bactérie.
Greg Manteufel pensait qu’il avait attrapé la grippe en juin 2018 après avoir eu des symptômes de fièvre, de vomissements et de diarrhée. Mais lorsque la situation a empiré, sa famille l’a emmené à l’hôpital.
Les médecins ont effectué des tests sanguins et ont découvert qu’il était infecté par un agent pathogène bactérien appelé capnocytophaga canimorsus.
Selon l’Institut National de la Santé aux États-Unis, la bactérie se trouve dans la salive des chiens et des chats en bonne santé.
Une étude japonaise réalisée en 2014 a révélé que la bactérie était présente chez 69% des chiens et 54% des chats.
La bactérie peut être transmise à l’homme par les morsures et lorsqu’ils nous lèchent.
Selon une étude réalisée en 2003 en France, la plupart des gens ne décèleraient aucun symptôme s’ils étaient infectés.
Il n’est pas clair si M. Manteufel souffrait de conditions préexistantes, mais il a développé une septicémie ou une intoxication par le sang. Son nez, ses deux mains et ses jambes sous ses genoux sont devenus noirs.
«Faites ce que vous devez faire pour que je reste en vie», a-t-il dit aux médecins.
M. Manteufel a subi plus de 20 interventions chirurgicales, notamment des amputations des avant-bras gauche et droit et des jambes jusqu’au milieu du genou.
Sa femme et son fils sont restés optimistes car lui gardait un bon moral.
« Greg a dit qu’il n’était pas revenu d’aussi loin pour laisser cela l’abattre », a déclaré sa femme, Dawn Manteufel.
L’équipe a effectué des tests génétiques sur cinq personnes en bonne santé ayant subi une infection à capnocytophaga afin de déterminer les points communs.
Ils ont découvert que tous avaient un gène lié au système immunitaire qui fonctionnait différemment – une variante génétique.
«C’était un moment palpitant», a déclaré Elizabeth Fieg, une conseillère en génétique à l’hôpital Brigham and Women’s. «Les enjeux sont tellement importants avec ces cas et les patients ont tellement souffert.
Les chercheurs souhaitent rassembler davantage de preuves, mais ils espèrent publier leur étude d’ici 18 mois.
Les résultats des tests génétiques de M. Manteufel sont attendus dans trois à quatre mois. Mme Fieg a déclaré que les personnes qui ont cette variante du gène courraient un risque accru de récidive de capnocytophaga ou d’autres infections.
Même si M. Manteufel n’y croit pas, il a dit qu’Ellie l’avait accidentellement égratigné depuis son retour à la maison et lui avait même léché la bouche. Mais il va très bien.
Et même s’il a cette variante du gène, cela ne change rien, a-t-il confié.
«Nous n’allions pas nous débarrasser d’Ellie», dit-il. «Nous l’aimons vraiment beaucoup.»
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