Ce mardi, les pompiers sont
descendus dans les rues de Paris pour montrer leur mécontentement mais surtout la dégradation de leur métier. Ils réclament des améliorations de leurs conditions de travail et aussi une augmentation de leur prime de feu…
La manifestation des pompiers a mobilisé du monde
Ils sont venus de toute la France pour exprimer leur colère et ils étaient entre 5000 et 10.000 à défiler entre la place de la République et la place de la Nation, à Paris.
Depuis le 14 mars 2019 et la réunion intersyndicale avec le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui n’avait pas avancé les choses, les pompiers ont décidé de faire une grève le 26 juin avant de descendre dans les rues ce 15 octobre afin de faire plier le gouvernement dans ce long bras de fer.
Leur colère est née à cause du manque d’effectifs face à la demande croissante de secours, mais surtout un manque de reconnaissance car le gouvernement semble avoir oublié qu’être un pompier c’est faire une profession à risque…
Le pompiers ont de nombreuses revendications
Ce qu’ils veulent est simple, c’est une augmentation de la prime de feu qui est aujourd’hui fixée à 19% de leur salaire brut.
Un pompier interrogé lors de la manifestation a déclaré à ce sujet: « Je fais ce métier depuis 1986 et la prime de risque n’a pas augmenté depuis 1990… ça fait presque trente ans.Ce que nous voulons, c’est qu’elle soit alignée sur la prime des policiers ou des égoutiers, soit à 28% de notre salaire brut.
Notre salaire n’a pas augmenté depuis quatre ans. »Le pompier a ensuite expliqué qu’en 2004, la loi de la modernisation de la sécurité civile a reconnu la dangerosité de la profession mais n’a pas augmenter cette prime… Il a déclaré: « La loi de 2004 était uniquement sur de l’organisationnel.
Pour les assurances ou les mutuelles, notre profession est bien à risque et nous payons un malus pour acheter une voiture, par exemple…Nous avons une prime de feu, mais nous ne sommes pas reconnus comme une vraie profession à risque.
Elle n’est reconnue à risque que pour les mauvais côtés… »Pour Guillaume Anglada, représentant du syndicat autonome des pompiers de la Drôme: « Nous sommes exposés à des fumées toxiques ou à des produits nocifs.
Là, vous voyez qu’il y a beaucoup de fumée et c’est difficilement supportable.
Mais dans un incendie, c’est bien pire. Un pompier qui a un cancer quinze ans après avoir commencé à travailler ne verra pas sa maladie reconnue comme liée à son travail.Les collègues qui sont intervenus à Rouen auront peut-être des soucis dans dix ans, nous ne connaissons pas les conséquences.
Mais il faudrait un suivi avec des prises de sang régulières. C’est le cas notamment pour les pompiers en Floride où ils ont obtenu un statut qui reconnaît les maladies liées à leur travail comme des maladies professionnelles.»
Le président du syndicat autonome Spasdis-CFTC, Fabrice Perrin, le discours est le même: « Nous avons aujourd’hui des feux dans les régions du Centre qu’on observait dans le sud de la France il y a vingt ou trente ans. Nous sommes aussi des victimes du réchauffement climatique. Et le seul argument que nous oppose le gouvernement est le budget… »
La manifestation des pompier a permis de fixer une nouvelle réunion avec Jean-Paul Delevoye
Depuis toujours, les pompiers sont payés par les collectivités territoriales, les mairies et les départements. Pour Mr Anglada, si elles dépassent 1.2% de leur masse salarial, l’État applique une pénalité, il en déduit donc que c’est à l’État de donner plus !
Le secrétaire général de l’UNSA-Sdis, Jérôme François, est revenue sur la réunion qui avait eu lieu mardi après-midi: « Ça ne s’est pas très bien passé.
.! Le ministre Christophe Castaner n’était même pas là, mais en déplacement dans l’Aude, un an après les inondations mortelles.Nous avons simplement eu une vague promesse de réunion le 6 novembre à propos des retraites, avec Jean-Paul Delevoye.
Aucune avancée sur le fond n’est à signaler. »Les pompiers sont donc très en colère, surtout après le comportement agressif de la police…