Jacques Chirac
s’est éteint ce jeudi à Paris, à l’âge de 86 ans. Ce Parisien de naissance mais Corrézien d’adoption a connu une formidable longévité politique : deux fois président de la république, deux fois Premier ministre, 18 ans maire de Paris…
Jacques Chirac naît en 1932 à Paris, il intègre Science Po Paris en 1951 et l’ENA en 1953. Il est élu conseiller municipal de Saint-Féréole en 1965, son premier poste politique.
Un caméléon à la carrière impressionnante
Georges Pompidou l’avait surnommé le « bulldozer », rien ne pouvait l’arrêter. En 1967, il est nommé secrétaire d’Etat au ministre des affaires sociales.
Tout s’enchaîne rapidement pour lui, il n’arrêta jamais les hautes fonctions. Il sera ministre de 1967 à 1974, chef du gouvernement sous Valéry Giscard d’Estaing, de 1974 à 1976. A nouveau chef du gouvernement sous François Mitterrand, de 1986 à 1988. Maire de Paris à trois reprise, de 1977 à 1995.
En revanche, en 1981 et 1988, il essuiera deux échec lors de sa conquête de l’Elysée. Mais pour l’élection de 1995, il se prépare méthodiquement, et remporte la victoire, contre tous les pronostics. Il sera réélu en 2002.
Durant toute sa carrière, il sera souvent comparé à un « caméléon » pour sa faculté à s’adapter en fonction des modes. En 1970, il est partisan d’un travaillisme à la française, en 1980, il suit la mode Ronald Reagan et se fait chantre du libéralisme, et en 1995, il dénonce la « fracture sociale ».
Dans ses actions qui resteront gravées dans l’histoire, on notera notamment son opposition à la guerre en Irak, la fin de la conscription militaire, la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français dans les crimes nazis, le passage au quinquennat, le cri d’alarme face à la dégradation de l’environnement et une première victoire importante sur l’absurde mortalité routière; pour ne citer que celles-ci.
A la fin de son mandat, celui qui vit à cent à l’heure s’assagi, selon ses proches. Le moment aussi pour lui de se concentrer sur sa vie personnelle et de panser ses plaies intimes, comme le décès de sa fille Laurence en avril 2016, qu’il décrira comme le drame de sa vie.
Un homme qui aimait les bonnes chose de la vie
Jacques Chirac c’était aussi un charisme impressionnant, du haut de son mètre quatre-vingt-dix.
Décrit par ses partisans comme un homme chaleureux, généreux, toujours attentif aux autres.Ses adversaires quant à eux le décrivaient comme versatile, « plus capable de conquérir le pouvoir que de l’exercer ».
En tout cas, il aura longtemps donné une image de bon vivant au franc parler, amateur de produits du terroir, aimant les bains de foule.C’était aussi un grand défenseur des « peuples oubliés ». Grand amoureux de l’Asie, entre autre. Il portera le projet ambitieux du musée du quai Branly, qui porte désormais son nom. Il oeuvre également au lancement d’une Fondation en faveur du développement durable et du « dialogue des cultures ».
En 2007, il deviendra le premier ancien président de la République à être poursuivi en justice pour une affaire d’emplois présumés fictifs lorsqu’il était maire de Paris. Il sera condamné en 2011 pour « détournement de fonds publics, abus de confiance, prise illégale d’intérêts et délit d’ingérence ».
Ces dernières années, l’état de santé de l’ancien président s’était dégradé. Il a d’abord été très affaibli par un AVC en 2005. Puis en 2015 il avait été hospitalisé pour affaiblissement et en 2016 pour une infection pulmonaire.
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