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Une famille arménienne dont la demande d’asile a été rejetée était sur le point de se faire renvoyer dans son pays d’origine. Mais grâce à une église locale et à une technicité du droit néerlandais, ils parviennent à rester aux Pays-Bas pendant que leur cas est porté en appel.
La famille Tamrazyan, qui comprend trois enfants, Hayarpi, Warduhi et Seyran, a fui l’Arménie en 2010 et vit aux Pays-Bas depuis lors dans l’attente de l’obtention de leur demande d’asile politique.
Cependant, leur demande a été rejetée et il a été ordonné de quitter le pays.
C’est à ce moment-là que l’église et le centre communautaire de Bethal, à La Haye, ont décidé d’organiser un service 24 heures sur 24, qui dure maintenant depuis plus de 800 heures. Cela est dû à une technicité de la loi néerlandaise qui empêche les policiers d’entrer dans une église pendant qu’un service religieux est en cours.
La famille Tamrazyan reste à l’église alors que des pasteurs et des centaines de bénévoles se relaient pour maintenir le service.
Theo Hettema, qui préside le Conseil général des ministres protestants aux Pays-Bas, a déclaré qu’ils maintiendraient le service « aussi longtemps que nécessaire ».
« Nous voulons aimer Dieu et notre prochain. Et nous avons pensé que c’était une occasion claire de concrétiser l’amour du prochain », a-t-il ajouté.
Selon Axel Wicke, qui fait partie de l’église où le service a lieu, le plan visant à contrecarrer l’ordre d’expulsion n’était connu que de quelques personnes afin que la famille ne soit pas mise en danger.
S’adressant à CNN, il a déclaré: « À l’époque, il n’y avait pas de rotation. Après le service d’accueil, j’ai pris la relève avec quelques membres de la paroisse. J’avais copié et collé les liturgies des 10 dernières années dans un document énorme et nous avons simplement chanté et prié pendant tout ce temps, jusqu’à ce que d’autres pasteurs soient retrouvés et prennent la relève. »
Et alors que la police n’attendait pas devant les portes de l’église, il a déclaré que le bâtiment était surveillé « de plus près par rapport à la normale ».
Le seul espoir pour la famille arménienne assiégée est que le gouvernement intervienne dans leur cas. Une disposition de la loi néerlandaise autorise le pardon des enfants à ceux qui vivent aux Pays-Bas depuis plus de cinq ans.
Mais Martine Goeman, conseillère juridique aux Pays-Bas, prévient que la plupart des demandes sont refusées. Bien qu’il soit difficile d’obtenir des chiffres exacts de la part du gouvernement, il semblerait qu’environ 400 enfants soient confrontés au même dilemme que les Tamrazyans.
« Il existe de nombreuses recherches scientifiques qui montrent qu’après cinq ans, un enfant ne peut pas être expulsé sans que son développement en pâtisse », a-t-elle expliqué à CNN, tout en ajoutant que le service 24/7 de Bethel était « assez puissant » et a beaucoup de soutien de la communauté donnait.
« Ce n’est pas seulement l’église – c’est aussi la communauté au sens plus large qui a pris le relais », a-t-elle dit.
Elle a ajouté: « Le ministre des migrations pourrait résoudre (la situation) en un jour – en utilisant ses pouvoirs discrétionnaires. Il y a une solution. »
Un porte-parole du ministre néerlandais de la migration, Mark Harbers, a fait une déclaration à CNN mais a refusé de commenter l’affaire Tamrazyan.
Il a déclaré que « des circonstances très spécifiques, exceptionnelles et urgentes » peuvent impliquer le ministre, mais que « des facteurs tels qu’une longue période de résidence aux Pays-Bas et une inscription dans un établissement d’enseignement aux Pays-Bas ne constituent pas des circonstances suffisamment exceptionnelles ».
Theo Hettema a toutefois laissé entendre que des pourparlers « en coulisses » étaient en cours avec le gouvernement, mais a refusé de fournir des détails afin d’éviter de compromettre le processus.
En attendant, le service continuera.
Le révérend Joost Roselaers, l’un des pasteurs participant au service, a déclaré que la prise en charge des réfugiés est une part indéniable de sa foi chrétienne.
Il a ajouté: « Combien de temps cela va-t-il prendre? Eh bien, seul Dieu sait. Ce serait un très bon moment pour le gouvernement de changer d’avis. Mais nous allons continuer encore et encore jusqu’à ce qu’il soit clair que cette famille peut rester. »
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