5 000 à 8 000 mineures se prostituent en France.
Un tiers d’entre elle a moins de 15 ans … L’observatoire des violences faites aux femmes a publié mardi une étude sur la prostitution des mineures, réalisée en Seine-Saint-Denis.
5 000 à 8 000 mineures se prostituent en France
Un rapport inédit publié mardi par l’Observatoire des violences faites aux femmes, annonce des chiffres qui font froid dans le dos. Elles seraient entre 5 000 et 8 000 mineures à se prostituer en France. En Seine-Saint-Denis, un tiers d’entre elles a moins de quinze ans. La plupart sont déscolarisée et ont déjà souffert de violences, en particulier des violences sexuelles.
La moitié de ces prostituées mineures a grandi dans une famille marquée par des violences conjugales, et en ont elles-mêmes été victimes.
La majorité est en échec scolaire.
Le plus souvent, c’est souvent à la faveur d’un suivi par la protection de l’enfance que l’on découvre qu’elles se prostituent, plus ou moins régulièrement. Sinon c’est la police, leur famille ou l’école qui signale leur situation.C’est par exemple le cas de cette adolescente de 15 ans, surprise par un proviseur dans les toilettes avec trois lycéens.
Si ces signalements de proxénétisme semblent avoir débutés en Seine-Saint-Denis, aucun département francilien n’est épargné : 51 affaires sont en cours dans le Val-de-Marnes, 31 à Paris. En Essonne, une dizaine de victimes mineures ont été recensées en neuf mois.
C’est la même chose en province : en décembre, une adolescente avait été secourue dans un appartement où elle aurait effectué 200 passes en cinq jours, elle venait du Loiret. En septembre, des agents de la SNCF avait secouru une jeune fille d’Avignon, dans le Vaucluse.
Proxénétisme adolescent : un phénomène en expansion
Les réseaux sociaux jouent un rôle déterminant pour entrer en contact avec les clients. Une assistante sociale note qu’une adolescente a été sollicitée 900 fois en une journée !
Si on en croit ce qu’elles disent, ces adolescentes ne se considèrent pas comme victimes, et incitent même leurs amies à se prostituer. Les « recruteuses » sont payées en moyenne 350 euros par nouvelle adolescente introduite.
En Ile-de-France, les magistrats demandent la création d’associations spécialisées pour parvenir à mieux protéger ces adolescentes.
La moitié de ces mineurs ont été placées dans des foyers ou des familles d’accueil, avec un constat d’échec, puisqu’une grande partie d’entre elles a fugué et continué à se prostituer.La justice est dépassée et demandent donc à des professionnels formés d’aider avec des foyers ou des groupes de parole.
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