Après l’interdiction par le ministre de l’Intérieur de la technique de l’étranglement pour les arrestations, les policiers ont jeté leurs menottes à terre devant la préfecture de police de Bobigny jeudi 11 juin en signe de protestation.
200 Policiers jettent leurs menottes à terre en signe de protestation
Ce jeudi 11 juin au soir, des policiers ont montré leur désapprobation face aux dernières prises de paroles de leur ministre, Christophe Castaner, et l’interdiction de la méthode de l’étranglement pour les interpellations, dans un climat de tension face aux manifestations contre les violences policières.
Devant la préfecture de police de Bobigny en Seine-Saint-Denis, à 20 heures, près de 200 policiers en colère, alignés, ont jeté leurs menottes à terre en signe de protestation.
Parmi eux, Delphine, 38 ans, policière depuis 20 ans explique qu’elle n’est « pas rentrée dans la police parce qu’elle a vu la lumière mais par vocation. J’aime mon métier, mais quand je vois l’évolution de la police au fil des années, je ne sais pas si j’y finirai ma carrière. On est fliqués ! Ce sont nous les voyous ! »
Menottes jettées au sol devant la préfecture de police de Bobigny.
Les policiers en colère estiment ne plus avoir les moyens d’interpeller les correctement suite aux annonces de Castaner. pic.twitter.com/TpGDPcPwWB
— Clément Lanot (@ClementLanot) June 11, 2020
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Les policiers se sentent abandonnés par le ministre de l’Intérieur
Tous les policiers présents se sentent abandonnés par Christophe Castaner. Erwan Guermeur, du syndicat Unité SGP-Police en Seine-Saint-Denis souligne qu’après de longs mois de gilets jaunes et de crise sanitaire les policiers fatigués déplorent « un ministre qui n’hésite pas à sous-entendre que dans la police on est tous violents et racistes« .
Le ministre de l’Intérieur veut généraliser le taser dans la police. Mais selon Samir, également présent pendant cette protestation, le taser ne remplacera pas la technique de l’étranglement. « Il est efficace à moyenne distance, contre des personnes qui ont des couteaux, des bâtons, mais pour les interpellations et le menottage, le taser ne sert à rien« .
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